FORUM - 21 FÉVRIER 2000

[Accueil Forum][En bref][Calendrier][Vient de paraitre][Etudiants][Opinions]


CISM et les nouveaux règlements du CRTC

Les 275 bénévoles de la radio étudiante auront la vie plus facile.

La directrice générale de CISM, Marine Fleury (à gauche), et le directeur de la programmation, Frédéric Bourgeois (à droite), entreprendront bientôt l'un des événements marquants de l'année à la station étudiante: le radiothon.

La station CISM applique présentement la nouvelle politique du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) relative aux radios de campus, telle qu'elle a été formulée dans un document rendu public le 28 janvier dernier. La réforme n'est pas majeure, mais elle force la direction de la radio étudiante à modifier son fonctionnement et sa programmation.

"En ce qui nous concerne, je dirais que le changement le plus significatif est l'abandon de la 'promesse de réalisation', explique Marine Fleury, directrice générale. Il s'agissait d'un document que nous devions produire afin de préciser nos intentions. Par exemple, notre station s'est engagée à diffuser au moins 50% de musique francophone canadienne. Nous allons continuer à le faire, mais de façon peut-être un peu moins systématique."

L'abandon de la procédure, jugée trop bureaucratique, en réjouit plus d'un, mais Mme Fleury considère qu'il pourrait avoir un effet pervers. "À mon avis, la qualité des émissions pourrait s'en ressentir, dit-elle. La promesse de réalisation était évidemment un exercice difficile, mais cela nous forçait à réfléchir à nos intentions. À CISM, nous gardions à l'esprit les objectifs précisés dans ce document."

Simplification de la première licence
Au cours des deux dernières années, le CRTC a procédé à des consultations auprès des différents intervenants du milieu radiophonique afin de redéfinir ses politiques. Ainsi, dans le cas des radios de campus, l'organisme canadien a résolu de simplifier les démarches pour l'obtention d'une première licence de diffusion. Ces formalités pouvaient prendre jusqu'à cinq ans. Quand on sait que la population étudiante se renouvelle tous les trois ans, il s'agissait d'une véritable course à relais.

La radio étudiante de l'Université de Montréal ne sera pas touchée par cette modification puisqu'elle est déjà en ondes. Mais elle attend les nouveaux formulaires, simplifiés, de renouvellement de la licence. CISM doit procéder à cet exercice d'ici la fin de l'année 2000.

Une radio sous surveillance
En plus de ses 275 bénévoles, CISM compte 20 responsables de secteur, 2 employés permanents et une demi-douzaine d'employés à temps partiel. La station diffuse plus de 100 émissions, 24 heures sur 24. "CISM, c'est l'activité para-universitaire qui mobilise le plus de gens, explique Mme Fleury, qui elle-même a été bénévole pendant quatre ans avant d'accéder à la direction l'an dernier. Les bénévoles peuvent faire jusqu'à 15 heures de recherche pour préparer leur émission."

C'est alors qu'elle étudiait en sciences politiques que Marine Fleury a participé à sa première émission de radio. Le slogan de lancement "CISM, la radio la plus à gauche sur la bande FM" l'a de suite accrochée, dit-elle.

Par la suite, elle a occupé diverses fonctions à la station, de "morning woman" à représentante des bénévoles au conseil d'administration. Son baccalauréat terminé, elle a décidé de faire une maîtrise en gestion des entreprises culturelles à l'École des Hautes Études Commerciales.

Évidemment, la fonction de directrice générale a des exigences différentes de celles des bénévoles. Les règlements du CRTC, par exemple, doivent être appliqués avec rigueur. "La question des quotas est très contraignante, explique-t-elle. Ainsi nous sommes tenus de diffuser un certain pourcentage de contenu canadien dans nos émissions. Si une émission porte sur la musique celte, impossible d'y insérer du contenu canadien. Les autres émissions devront donc augmenter la dose de façon que la moyenne soit respectée."

Dans les avis publics du CRTC, les catégories de la production sont détaillées avec précision. Par exemple, le Conseil oblige désormais les stations de campus à présenter "20% de musique autre que de la musique populaire, rock et de danse". La politique révisée comprend de plus l'obligation pour les stations de campus de consacrer au moins 5% de l'ensemble des pièces musicales de la semaine de radiodiffusion à des pièces de la catégorie "musique traditionnelle et pour auditoire spécialisé".

Chaque émission a donc sa feuille de route, où figurent toutes les pièces musicales produites. Mais la station doit, en outre, garder pendant 30 jours une copie sur cassette de toute sa production sonore. Le CRTC peut demander à la consulter à tout moment afin de vérifier, justement, si la station respecte les quotas fixés. Cela arrive sans prévenir, environ une fois par an.

Dans sa description de la mission de la radio de campus, le CRTC précise que celle-ci doit offrir "des émissions dont le style et la substance diffèrent de celles offertes par d'autres éléments du système de radiodiffusion, en particulier les stations commerciales et la Société Radio-Canada". En outre, les stations de campus doivent "ajouter à la diversité du système de radiodiffusion en offrant des émissions de musique et de créations orales complémentaires".

Mathieu-Robert Sauvé


[Accueil Forum][En bref][Calendrier][Vient de paraitre][Etudiants][Opinions]