Volume 35 numéro 30
22 mai 2001

 


Exposition terminale en arts plastiques
Quelque 200 personnes ont assisté au vernissage de la dernière exposition du Département.

L’œuvre de Justyna Latek, diplômée en histoire de l’art et étudiante au programme d’arts plastiques, part d’une volonté de confronter la photographie à un support tridimensionnel.

Le soir du vernissage de Exposition terminale, quelque 200 visiteurs se sont présentés à l’ancien gymnase situé face au parc Jeanne-Mance. On se serait cru à une fête familiale tellement l’ambiance était chaleureuse. Pourtant, le titre donné à l’exposition de fin d’année des étudiants en arts plastiques n’est pas une figure de style…

Les visiteurs qui se sont présentés au Pavillon Mont-Royal, du 4 au 10 mai derniers, ont été accueillis par une étrange sculpture représentant une femme-robot. Cette création d’Éric Nadeau a été conçue à partir de pièces récupérées dans des usines désaffectées de Lachine.

«C’est la dernière exposition avant la fermeture définitive du programme d’arts plastiques», commente Justyna Latek, étudiante et l’une des bénévoles de l’événement. La décision de fermer le programme, qui fait suite au plan de reconfiguration exigé par le gouvernement, semble avoir inspiré plusieurs jeunes artistes. Le noir et les allégories sur la mort étaient prédominants dans les œuvres présentées, du 4 au 10 mai derniers, au Pavillon Mont-Royal.

Par le subterfuge de la lumière, les images projetées à travers un filtre d’étoffes translucides s’apparentent à celles d’un songe. Nuits fragiles est l’œuvre de l’artiste Julie Faubert.

Bien que vétuste, le bâtiment plaisait beaucoup depuis 25 ans à ceux qui l’occupaient. Avant d’être consacré aux arts, le Pavillon a abrité le Département d’éducation physique de 1964 à 1976. «Nous sommes très attachés à ce lieu, a confié à Forum Julie Faubert, qui termine son programme de majeur. La lumière y est belle et les locaux créent une atmosphère favorable à la création multidisciplinaire et à l’échange. Je me considère comme chanceuse d’avoir étudié dans un tel environnement», dit-elle avec un serrement au cœur.

Les robots ont un sexe, selon Éric Nadeau. Humanonyme est manifestement masculin.

«La disparition du programme aura vraisemblablement des effets sur le milieu culturel québécois, soutient Mme Faubert, puisque l’UQAM sera la seule université francophone à offrir une formation en arts plastiques. Plusieurs artistes reconnus sont passés par ici. Par exemple, la vidéaste Manon Labreque, le sculpteur Michel Saulnier et le spécialiste d’installations photographiques Emmanuel Galland. Leur renommée rejaillit sur l’Université.»

Ce corset de métal, de Hélène Coulombe, rappelle l’inconfort de la gaine, qui a longtemps opprimé le ventre des femmes.

Malgré ces récriminations, la jeune femme de 26 ans n’avait pas envie de broyer du noir. Même si le bâtiment du 265, avenue du Mont-Royal a accueilli, pour une dernière fois, des amateurs d’arts qui ont pu assister à des performances musicales, des créations en direct et des présentations d’œuvres vidéographiques.

Dominique Nancy