Volume 35 numéro 30
22 mai
200
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Des pédagogues vraiment hors pair!
Les quatre lauréats seront honorés le 25 mai, à la Collation solennelle des grades.

Le vice-rectorat à l’enseignement de premier cycle et à la formation continue a récemment fait connaître ses quatre lauréats des prix d’excellence en enseignement décernés chaque année aux professeurs qui se sont distingués dans chacune des quatre catégories de postes. Il s’agit de Michel Weber, professeur titulaire, Fabienne Pironet, professeure agrégée, Marie Marquis, professeure adjointe, et Sorel Friedman, chargée de cours.


Michel Weber
Soigner les enfants et enseigner aux grands


À l’image du Dr Marcus Welby, personnage de la série télévisée américaine dans les années 60 et 70, le Dr Michel Weber, professeur au Département de pédiatrie de la Faculté de médecine, est reconnu pour son grand souci de la relation patient-médecin. On le surnomme «le Dr 1294», du numéro de code inscrit sur ses questionnaires d’évaluation d’enseignement. Ce code est devenu, au fil des ans, synonyme de respect, d’empathie, de patience et de compétence pédagogique, autant de qualités attribuées au Dr Weber.

«Il donne le goût d’apprendre et de se dépasser. Il enseigne de façon dynamique, respecte l’autonomie des externes et offre une grande disponibilité.» «Le Dr 1294 manifeste beaucoup d’enthousiasme pour l’enseignement et la pédiatrie.» «Mon meilleur patron. Bravo!» Voilà ce que disent les étudiants du Dr Weber, lauréat du prix d’excellence en enseignement dans la catégorie des professeurs titulaires.

Le prix que lui décerne l’Université n’est pas le premier honneur de sa carrière. En 1988, le pédiatre a obtenu le prix Albert-Royer, attribué par le Bureau de formation médicale continue au meilleur conférencier de l’année, puis en 1995 le prix Wilbrod-Bonin, remis par les étudiants sortants au professeur ayant exercé la plus grande influence sur leur formation.

Depuis son entrée en fonction à l’Université, en 1973, Michel Weber s’est engagé activement dans l’enseignement et l’éducation médicale continue. Pour lui, «enseigner, ce n’est pas remplir un vase, c’est allumer un feu», comme disait l’écrivain français Michel Eyquem de Montaigne. Aux yeux de ses pairs, collègues et étudiants, le Dr Weber représente un modèle tant par son rayonnement, que démontrent ses nombreux articles et conférences, que par son expertise, son honnêteté et sa compassion pour les malades.

Au cours des années 1982 et 1998, Michel Weber a siégé au Comité facultaire du programme d’études médicales et participé à la réforme qui a intégré à la formation l’apprentissage par problèmes, méthode qu’il n’a jamais cessé de perfectionner. Il a par ailleurs mis au point d’importants outils pédagogiques, tels un système d’évaluation des apprentissages cliniques à l’intention des externes et un programme d’apprentissage du raisonnement clinique, qui ont fait école.

Le Dictionnaire de thérapeutique pédiatrique est l’une des contributions majeures du Dr Weber à la pédiatrie. Il s’agit d’un manuel de plus de 1200 pages structuré de manière à guider le praticien dans son diagnostic. Il est basé sur les signes et les symptômes manifestés par les jeunes malades. L’ouvrage, qui a connu une grande diffusion dans le monde pédiatrique francophone, particulièrement en Europe de l’Ouest, témoigne du fait que son auteur a été un artisan du nouveau programme axé sur l’apprentissage par problèmes.

L’ampleur et la diversité des activités du pédiatre de l’hôpital Sainte-Justine l’ont conduit à assumer plusieurs responsabilités. De 1976 à 1983, il a notamment occupé le poste de directeur du programme de résidence et de 1991 à 1999 celui de directeur du programme de pédiatrie. Membre de plusieurs sociétés médicales et unités de recherche, le Dr Weber est aujourd’hui responsable de la formation pédiatrique continue. Il veille entre autres au tutorat individualisé des résidents qui ont des difficultés d’apprentissage ressenties ou démontrées et à l’accueil des stagiaires étrangers en pédiatrie sur le plan de l’externat.

Fabienne Pironet
Une médiéviste au club Med


Pas facile, dit-on, d’enseigner la philosophie. Encore moins la philosophie médiévale. Fabienne Pironet, professeure au Département de philosophie, n’a pas craint pour autant de relever le défi qu’on lui confiait, dès son engagement en 1995, de redonner un nouvel essor à l’enseignement de la philosophie médiévale à l’Université de Montréal.

La tâche n’était pas une mince affaire puisque personne, au Département de philosophie, ne pouvait épauler la nouvelle recrue dans cette mission qualifiée d’ingrate. Fabienne Pironet s’en est si bien acquittée que le Département n’a pas hésité à la recommander auprès du vice-rectorat à l’enseignement pour le prix d’excellence en enseignement dans la catégorie des professeurs agrégés, un honneur qu’elle a également reçu l’année dernière de la part de la Faculté des arts et des sciences.

«Chose exceptionnelle, son dossier fait montre d’excellence dans tous les aspects de l’enseignement», souligne le directeur du Département, François Lepage.

Chacun des cours pris en charge par Mme Pironet constituait un nouveau défi tant par le sujet que par l’absence quasi totale de matériel sur certains auteurs importants. Pour faire face à la situation, la professeure a d’ailleurs dû traduire une série de textes non disponibles en français, certains étant même inédits. Elle a également produit un guide méthodologique afin de faciliter la tâche des étudiants issus de divers départements, n’ayant qu’un faible bagage philosophique et dont les notions de philosophie médiévale relèvent parfois du folklore.

En outre, Fabienne Pironet anime régulièrement les rencontres du club Med, un regroupement d’étudiants médiévistes intéressés par les approches multidisciplinaires du Moyen Âge.

Même si ses cours ne sont pas obligatoires, ils sont courus et les commentaires des étudiants montrent qu’ils apprécient les efforts déployés pour leur rendre la matière abordable et intéressante: «excellent choix de matériel», «documentation utile et variée», «approche subtile et intelligente», «professeure sympathique et sans prétention malgré son érudition», peut-on lire sur les formulaires d’évaluation.

Ces commentaires sont partagés par le directeur du Département, qui tient à souligner que le professionnalisme de Fabienne Pironet n’exclut pas la chaleur humaine dont elle fait preuve autant dans ses fonctions de professeure que lorsqu’elle a eu à participer à la réforme des programmes ou à la création du baccalauréat interdisciplinaire en sciences humaines.

Autre élément à souligner, le fait que Mme Pironet est une excellente professeure ne l’empêche aucunement d’obtenir des performances remarquables en recherche. «Ses recherches sont directement responsables de la qualité et de la variété des enseignements qu’elle donne», estime son collègue Richard Bodéüs, ex-directeur du Département.

Marie Marquis
Marketing et services en nutrition


«Meilleur cours du bac, meilleur prof du bac.» C’est en ces termes laconiques qu’un étudiant du cours NUT 3024, Aménagement des services d’alimentation, a qualifié son cours et sa professeure, Marie Marquis, à l’automne 1998.

Avant et après ce trimestre, plusieurs autres étudiants ont évalué positivement cette pédagogue, qui n’hésite pas à recourir aux nouvelles technologies dans ses cours. Cet élément a entre autres permis à Mme Marquis d’obtenir le prix d’excellence en enseignement dans la catégorie des professeurs adjoints.

Seule professeure du Département de nutrition à se spécialiser dans la gestion et le marketing de services, Mme Marquis prend à cœur ses activités d’enseignement. Son dossier de présentation fait état de plusieurs attestations de formation continue. Ces dernières années, elle a suivi des cours sur l’enseignement magistral, le développement individuel et organisationnel, la préparation des étudiants au travail en équipe, la pédagogie médicale des sciences de la santé, la dynamique des groupes restreints, la recherche d’information dans Internet et l’encadrement des travaux de mémoire et de thèse.

Tout cela alors que sa charge de travail est exigeante, de l’avis même du directeur du Département, Dominique Garrel. «Le dossier de Marie Marquis est remarquable malgré sa courte carrière, souligne-t-il. Elle a une charge de cours très lourde et s’acquitte de cette tâche de façon exceptionnelle. Ses évaluations montrent des cotes d’excellence dans toutes les facettes de son enseignement.»

Sa collègue Marielle Ledoux, responsable de la maîtrise en nutrition, affirme de son côté que Marie Marquis «encadre ses étudiants de façon tout à fait exceptionnelle». Mme Marquis a actuellement sous sa direction neuf étudiants au deuxième cycle.

Après avoir obtenu son baccalauréat en nutrition en 1981, Marie Marquis a poursuivi des études de maîtrise dans la même discipline, de 1988 à 1990. À l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal, elle a poursuivi des études de doctorat, terminées en 1998. Dès 1990, elle commençait à donner des cours à l’Université de Montréal. Elle a été promue professeure adjointe en 1998.

Mme Marquis mène plusieurs projets de recherche subventionnés et non subventionnés où elle intègre ses étudiants de premier cycle afin de les initier à la recherche. Par exemple, l’an dernier, elle a étudié les comportements alimentaires des étudiants en résidence à l’Université de Montréal. Les étudiants ont participé à la démarche, de la demande d’approbation éthique à la collecte des données et à leur analyse.

Du côté des travaux subventionnés, elle a reçu de l’institut Danone du Canada une somme de 20 000 $ pour un projet sur les habitudes alimentaires des enfants de 10 ans issus de différents milieux socioéconomiques.

En plus d’être invitée régulièrement comme conférencière en France, Mme Marquis a beaucoup fait pour le rayonnement de l’Université de Montréal. Elle a reçu plusieurs prix et distinctions, notamment le Prix du mérite en nutrition Kellogg et le Prix d’excellence en communication André-Beaulieu.

Sorel Friedman
«A really good teacher!»

Chargée de cours au Département d’études anglaises, Sorel Friedman a tant de succès auprès de ses étudiants que ceux-ci rédigent même leurs évaluations dans la langue de Shakespeare: «The course was really great.» «Sorel is really a good teacher. Her course is very interesting and I learned more than ever.» «A really good teacher!»

Voilà quelques commentaires que la lauréate du prix d’excellence en enseignement dans la catégorie des chargés de cours a obtenus récemment. Les cours qu’elle a donnés ces dernières années (anglais intermédiaire, anglais avancé, lecture, grammaire avancée, civilisation américaine contemporaine et rédaction anglaise, notamment) ont suscité une pléthore de bons mots de la part des étudiants.

Fait inusité, les étudiants ont même tenu à soutenir la candidature de leur chargée de cours par le biais d’une pétition. «Nous désirons souligner la qualité exceptionnelle de l’enseignement de madame Sorel Friedman» disait le texte adressé au directeur du Département, Robert Martin.

Son secret? Il est multiple, mais l’une de ses composantes est indiscutablement le recours aux nouvelles technologies de l’information et des communications. Dans sa lettre de recommandation, M. Martin le note. «Il importe de souligner l’initiative et les efforts soutenus de Mme Friedman pour intégrer la technologie actuelle à ses cours. Experte de WebCT, elle a aidé plusieurs collègues à se mettre à jour dans ce domaine. Les étudiants apprécient grandement ce site qui leur permet de revoir le matériel de leurs cours et d’explorer les liens qui approfondissent les sujets traités.»

Durant le trimestre d’automne 2000 par exemple, alors que la campagne électorale américaine battait son plein, Mme Friedman a proposé à ses étudiants de suivre l’actualité de manière virtuelle. Le soir de l’élection, le groupe était réuni dans le chat room du site WebCT. En raison du caractère historique de ce scrutin, qui n’a pas fait de vainqueur avant plusieurs semaines comme on le sait, les étudiants ont trouvé l’expérience mémorable.

Le recours à WebCT permet également aux étudiants d’accéder au matériel pédagogique à tout moment du jour ou de la nuit, week-ends compris. De plus, les documents audiovisuels et multimédias qu’utilise Sorel Friedman «transforment l’ordinateur personnel de l’étudiant en laboratoire de langue virtuel chez lui», selon ses propres termes. Cette initiative a eu un effet d’entraînement chez ses collègues de sorte que le Département d’études anglaises offre 7 des 29 cours en ligne de la Faculté des arts et des sciences.

Très engagée au sein de son département depuis qu’elle y a donné son premier cours en 1991, Mme Friedman a participé à l’élaboration du nouveau programme de majeur en langue, littératures et cultures anglaises et à la création de nouveaux cours dont un sur la littérature anglaise pour la jeunesse, qui a connu un franc succès l’an dernier. Elle siège aussi au comité organisateur de SPEAK campus, dont le colloque annuel s’est tenu à l’Université de Montréal en janvier dernier.