Volume 35 numéro 29
7 mai 2001

 


Des jeunes du secondaire admis à l’Université de Montréal
Cet été, l’UdeM innove en offrant aux élèves du secondaire des camps de formation gratuits.

Quelques-uns des 15 moniteurs qui accompagneront les 735 jeunes du secondaire dans leur stage d’été à l’Université de Montréal. On aperçoit à droite Louis Dumont et Karine Lévesque, respectivement professeur à la Faculté de médecine et étudiante au doctorat en microbiologie. Ce sont eux qui ont eu l’idée de créer ces stages gratuits qui susciteront peut-être des vocations scientifiques.

À partir du 26 juin, 700 élèves de quatrième et cinquième secondaire viendront passer une semaine sur le campus de l’Université de Montréal afin de s’initier à la vie de chercheur. Une quinzaine de moniteurs, tous des étudiants de premier cycle, leur feront visiter les laboratoires et participer à diverses expériences. Tout ça gratuitement.

«Je trouve important de permettre aux jeunes de se familiariser avec les études universitaires et la recherche», dit Louis Dumont, professeur au Département de pharmacologie de la Faculté de médecine. Initiateur de ce projet, le pharmacologue dit avoir un intérêt personnel pour le développement des études universitaires. Il lance un appel à la communauté pour stimuler la collaboration de ses collègues désireux de faire connaître leur espace de travail.

«Nous ne nous limitons pas aux sciences pures, reprend Karine Lévesque, coordonnatrice de l’activité. Les sciences humaines et sociales sont aussi au menu. Nous trouvons important de montrer ce qu’on peut faire avec un baccalauréat en lettres, en anthropologie ou en sociologie.»

Présidente de l’Association générale des étudiants aux grades supérieurs de la Faculté de médecine et elle-même étudiante au doctorat en microbiologie, Karine Lévesque affirme que les étudiants approchés pour occuper les postes de moniteurs se sont montrés très enthousiastes. Et les écoles participantes, Regina Assumpta et Louis-Riel, ont répondu avec empressement à l’invitation de l’Université de Montréal. L’école Regina Assumpta a même offert de participer au financement du projet.

Comme elle, la Faculté de médecine, la Direction des communications, le Département de kinésiologie, le rectorat et l’Institut de recherches cliniques de Montréal ont offert des bourses de 4000 $ permettant de financer le recrutement des moniteurs. À noter, le rectorat a financé à lui seul 10 bourses.


La gratuité, un impératif
«Pour atteindre nos objectifs, nous avons besoin de 60 000 $ additionnels», signale Karine Lévesque, pour qui la gratuité des stages est un principe fondamental. M. Dumont acquiesce en disant que, si les stages étaient payants, ils attireraient inévitablement une certaine catégorie de jeunes issus de milieux aisés. «Le savoir, c’est gratuit. Nous voulons d’ailleurs attirer des jeunes d’écoles défavorisées de Montréal afin de leur donner une chance d’entrer en contact avec le milieu universitaire», ajoute Mme Lévesque.

Si aucun préalable scolaire n’est exigé pour être admis à cette activité, les participants ne doivent pas prendre leur semaine de stage pour un camp de jour. «Un camp de jour, c’est ludique. Ici, il s’agira d’une semaine d’initiation à la science, même si nous avons prévu des périodes de détente incluant des activités sportives», dit l’étudiante.

Chaque semaine, un nouveau thème sera à l’honneur. Ces thèmes ont été choisis en fonction de leur caractère multidisciplinaire et de l’intérêt qu’ils suscitent chez les jeunes. Par exemple, la première semaine portera sur les sports extrêmes. On explorera aussi les désastres écologiques, les scènes de crimes, l’industrie musicale, la peur et l’angoisse. Chaque phénomène sera étudié à partir des points de vue de différents experts en kinésiologie, sociologie, médecine, criminologie, communications, etc.

«Prenons la planche à neige. On peut se pencher sur la mise en marché de ce produit, les matériaux qui le composent et les blessures qu’il peut provoquer. On peut aussi se demander quelle place occupe ce sport dans l’histoire des sports, etc. Les stagiaires seront appelés à participer à la réflexion. Le plus important, c’est qu’ils ne soient pas passifs», commente M. Dumont.

Information: (514) 343-6111, poste 3365; site Web: www.seur.umontreal.ca.

Mathieu-Robert Sauvé