Volume 35 numéro 11
13 novembre
2000


 


Un café pour Télémaque
Tous sont invités à participer à un programme de mentorat.

Johanne Ricard (debout) et Francine Audet (assise) ont mis sur pied le programme de mentorat Télémaque en 1998. Le premier jumelage a eu lieu en février 1999 et la demande ne cesse de croître.

LLe programme Télémaque, lancé il y a deux ans par le Service d’orientation et de consultation psychologique (SOCP), manque de mentors. «Nous devons renouveler notre banque de collaborateurs», signale Francine Audet, l’une des responsables de ce programme qui vise à faire rencontrer des jeunes incertains de leur orientation professionnelle et des gens qui exercent leur métier depuis plusieurs années.

L’an dernier, 63 étudiants sont restés en attente et n’ont pu être «jumelés», une opération qui consiste le plus souvent en une rencontre amicale d’une heure. En revanche, 46 ont pu rencontrer un mentor qui leur a décrit comment il voyait son travail. Cette année, 10 étudiants sont sur la liste d’attente.

«Il ne s’agit pas d’un programme d’insertion professionnelle», signale la conseillère d’orientation Johanne Ricard, coordonnatrice du secteur orientation scolaire et professionnelle au SOCP. Il peut arriver que certains jumelages s’étendent sur une longue période et donnent accès à des emplois, mais ce n’est pas l’objectif visé. Le but, c’est de faire en sorte qu’un étudiant ait une meilleure idée de la carrière qui l’intéresse. «Il est arrivé que des étudiants renoncent à une carrière après avoir été jumelés. Elle ne leur convenait tout simplement pas», précise Mme Audet.

Durant l’été, plus de 150 ordres professionnels, corporations ou associations ont été invités à participer au programme. On espère obtenir la collaboration de physiothérapeutes, psychologues industriels, médecins, infirmières, anthropologues, criminologues, chercheurs en santé et plusieurs autres. Même dans les disciplines qui figurent dans la banque de données, on aimerait compter plusieurs représentants, car certains étudiants veulent prendre connaissance de diverses expériences.

Baptisé «Télémaque», du nom du fils d’Ulysse élevé par le célèbre Mentor, ce programme peut stimuler la motivation et encourager la persévérance. Il permet en outre aux étudiants de vérifier si leurs objectifs professionnels correspondent à leur personnalité, à leurs valeurs et à leurs attentes.

Par exemple, un étudiant qui rêve d’une carrière en cinéma pourrait être surpris par l’horaire d’un tournage: lever à 4 h 30, stress continu suivant les sautes d’humeur du réalisateur jusqu’au moment de ramasser le matériel, sous la pluie, en fin de journée. Et pour un salaire plutôt moyen.


Un besoin pressant

La plupart des étudiants qui s’inscrivent au programme ont d’abord rencontré l’un des sept conseillers d’orientation scolaire et professionnelle du SOCP, qui reçoivent en entrevue individuelle plus de 2000 personnes par année. «Il s’agit pour l’étudiant de côtoyer, souvent pour une première fois, une personne qui exerce un métier qui lui plaît, reprend Mme Audet. Tout ce que nous demandons au mentor, c’est de rencontrer l’étudiant à un moment et à l’endroit qui leur conviennent le mieux.»

L’étudiant arrivera à cette rencontre avec une liste de questions établies au cours d’une réunion préparatoire avec le conseiller de façon à ne pas faire perdre son temps au mentor. Mais il y aura évidemment de la place pour l’improvisation. Par exemple, rien n’interdit que les rencontres se poursuivent si le besoin s’en fait sentir.

«Même si la rencontre s’avère plutôt décevante du côté des perspectives d’avenir, il vaut mieux que l’étudiant sache dès maintenant ce qui l’attend», poursuit Mme Ricard.


Appel aux professions
La banque de mentors est essentiellement constituée de personnes qui occupent des postes susceptibles d’intéresser les étudiants de l’Université de Montréal et des écoles affiliées. Mais certaines demandes précises sont venues des étudiants, notamment pour un producteur de cinéma et un océanographe. On veut aussi connaître la vie des enseignants de cégeps et d’écoles secondaires.

Un appel a également été lancé aux membres de la communauté universitaire, particulièrement ceux qui ont une activité professionnelle à l’extérieur de l’Université.

Les fondatrices du projet Télémaque insistent sur le fait que la rencontre peut être également stimulante pour le mentor, qui sera ainsi en présence d’un jeune ayant un regard neuf, enthousiaste sur son travail.

Pour s’inscrire, on compose le 343-6853 (faire le 0). On peut aussi consulter le site Web du SOCP www.socp.umontreal.ca et remplir le formulaire virtuel.

Mathieu-Robert Sauvé