Volume 35 numéro 6
2 octobre 2000


 


Les maths, pour s’amuser
Le Centre d’exposition présente 1, 2, 3... Maths et Un monde fractal.

1, 2, 3... Maths et Un monde fractal, Centre d’exposition, du 3 octobre au 3 novembre, 2940, chemin de la Côte-Sainte-Catherine, les mardis, mercredis, jeudis et dimanches de 12 h à 18 h. Visites commentées à 12 h 15. Entrée libre.

Pourquoi diable le Titanic est-il passé par les eaux glacées du Groenland pour se rendre de l’Angleterre aux États-Unis? C’est bien simple: parce que la distance est plus courte que s’il avait traversé l’Atlantique d’est en ouest. Lorsqu’on trace une ligne avec une règle sur une mappemonde, on le constate facilement.

Voilà une chose que les visiteurs de l’exposition 1, 2, 3... Maths pourront découvrir à partir du 3 octobre lorsqu’ils iront au Centre d’exposition de l’Université de Montréal. L’exposition interactive, réalisée par le Centre en collaboration avec l’Association mathématique du Québec et le Musée du séminaire de Sherbrooke, invite à un voyage dans l’infiniment petit et l’infiniment grand, dans les réseaux de transport et dans l’imagerie médicale, autant de domaines qui regorgent de mathématiques. Il s’agit d’un voyage savant, mais d’abord et avant tout ludique. Le public est convié à découvrir cette science réputée rébarbative mais qui règne humblement sur le monde qui l’entoure.

«Un autre exemple: on a su calculer la distance entre la Terre et la Lune bien avant l’apparition du premier télescope, explique l’historienne de l’art et muséologue Andrée Lemieux, responsable de l’exposition. Les astronomes n’ont eu qu’à utiliser les mathématiques.»

On trouve aussi des concepts mathématiques dans le pelage des animaux et la forme des escargots (Forum du 17 janvier 2000); dans l’agencement des graines de tournesol ou le dessin des fougères… Pas besoin d’être un mordu des maths pour aller voir cette exposition qui sera accueillie, après son passage à l’Université de Montréal, dans l’Ouest canadien et dans les provinces maritimes. Déjà, des réservations pour 400 élèves du primaire et du secondaire ont été adressées au Centre d’exposition.
«L’Université a tout intérêt à ne pas rester dans sa tour d’ivoire, signale Christiane Rousseau, chercheuse au Centre de recherches mathématiques et professeure au Département de mathématiques et de statistique. Elle doit s’engager à tous les niveaux d’éducation.»

Mme Rousseau a été consultée durant le processus d’élaboration de l’exposition. En plus de son engagement auprès des professeurs du secondaire et des collèges, elle a participé à la campagne de sensibilisation aux mathématiques qui s’est tenue dans le réseau de transport en commun de Montréal en début d’année. «Il y a une désertion des sciences à un moment critique, soit au début du cycle secondaire. C’est déplorable à un moment où tout le monde parle de ‘‘société du savoir’’. Il ne faut pas attendre l’âge adulte pour susciter un intérêt à l’égard des sciences. C’est dans l’enfance qu’on forme les meilleurs musiciens, les meilleurs athlètes. C’est la même chose en sciences.»

1, 2, 3... Maths
est complétée par une exposition sur un phénomène fascinant: les fractales. En plus des formes géométriques simples qui égaient le regard de tout amateur de randonnées, la nature offre le spectacle de structures apparemment désordonnées mais répondant à des lois mathématiques précises. L’exposition Un monde fractal présente des photographies, vidéos et postes interactifs qui révèlent ce monde insoupçonné. Il s’agit d’une exposition mise sur pied en France et qui bénéficie du soutien financier du consulat général de France.

Les expositions comportent une conférence sur les fractales donnée par Adrien Douady, professeur à l’Université Paris-Sud, le 17 octobre à 19 h 30, et deux conférences sur les mathématiques prononcées par Stéphane Durand les mardis 24 et 31 octobre à 19 h 30 dans le cadre des Belles Soirées. Réservations: (514) 343-2020.
Voilà une belle façon de célébrer l’Année mathématique mondiale.

M.-R.S.