Volume 35 numéro 6
2 octobre 2000


 


Paul Krivicky prend les commandes du CEPSUM
Entrepreneur et humaniste, M. Krivicky a dirigé le YMCA.

Paul Krivicky a navigué dans le monde des affaires et dans le milieu universitaire avant d’être nommé directeur du CEPSUM, qui compte 120 employés à temps plein et près de 600 à temps partiel, et qui gère un budget de six millions.

Paul Krivicky a envoyé des médicaments dans le tiers-monde, monté des spectacles multimédias pour Terre des hommes et pour Disneyland, appris l’allemand en Autriche et dirigé les opérations du YMCA de Montréal, dont il a organisé la dernière campagne de financement. Aujourd’hui, il est le directeur du Centre d’éducation physique et des sports de l’Université de Montréal (CEPSUM) et est enchanté de son nouveau poste.

«C’est un beau centre que possède l’Université, dit ce Montréalais d’origine polonaise. Il a un potentiel immense. Je crois qu’il peut devenir le centre sportif d’excellence au Québec et même au Canada.»

Le nouveau directeur, diplômé en commerce de l’Université McGill en 1974, fréquente autant la communauté des affaires que le milieu universitaire; il a même été adjoint au vice-doyen de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal au début de sa carrière. Depuis son entrée en fonction, il y a un mois, il n’a pu faire que le tour du jardin. Mais il voit grand pour les cinq prochaines années. «Il faut que les étudiants viennent en grand nombre à leur centre d’éducation physique. Je crois que c’est important pour le moral: un esprit sain dans un corps sain.»

À son avis, les employés pourraient aussi constituer une clientèle plus assidue, et M. Krivicky espère amener un plus grand nombre d’entre eux à s’inscrire aux activités offertes. Il a pris bonne note de la lettre ouverte adressée par deux employés mécontents de la nouvelle politique d’abonnement (voir Forum du 11 septembre, p. 7). Mais n’étant en poste que depuis quelques semaines à peine, il n’est pour rien dans cette décision.


De la place pour tous

La réfection en cours du terrain de football permettra la création de deux équipes d’élite de soccer (une féminine et une masculine) et, éventuellement, d’une équipe de football. Pourquoi pas une équipe universitaire de hockey au stade d’hiver? «On y pense. Le sport interuniversitaire renforce le sentiment d’appartenance et crée des liens. Il n’y a que des gagnants quand on forme une équipe compétitive.»

Mais Paul Krivicky n’oublie pas que le CEPSUM est d’abord et avant tout au service des étudiants. «Ma première préoccupation, c’est d’être à leur service. Mais une fois qu’on y est parvenu et qu’on a permis aux employés et aux membres de la communauté de le fréquenter, les sports d’élite peuvent trouver leur place.»

Tout cela nécessitera de l’argent. «Le CEPSUM aurait besoin d’un fonds de dotation de 15 à 20M$, estime M. Krivicky. Le financement d’une seule équipe de football peut coûter 350,000 $ par année. Mais je suis confiant de pouvoir trouver des commanditaires prêts à s’engager avec nous.»

Le directeur sait de quoi il parle. Au YMCA de Montréal, il a mené une campagne de financement de 20M$. Le centre montréalais s’est d’ailleurs offert une sérieuse cure de rajeunissement alors qu’il en dirigeait les opérations. La Young Male Christian Association (depuis longtemps mixte et non confessionnel) n’est toujours pas bien connue des Montréalais. Centre à 65% francophone, il se spécialise dans le service à la communauté, le développement de l’enfant, etc. Le sport ne compte que pour 35% de ses activités. Son budget annuel est de 25M$. M. Krivicky a passé plus de six ans à la direction de ce centre. Durant cette période, le nombre d’abonnés est passé de 15,000 à 21,000.

Les travaux visant à donner une nouvelle vie au terrain de football du CEPSUM dureront une bonne partie de l’automne et coûteront 1,56M$. Dès le printemps prochain, le stade pourrait accueillir des équipes de soccer portant les couleurs de l’Université de Montréal.


Un centre autonome de gestion

Désormais, le «patron» de M. Krivicky est le Centre autonome de gestion du CEPSUM, instauré en juin 1999 pour redonner au centre sportif un nouvel élan. Il est composé des directeurs du Département de kinésiologie, des Services aux étudiants et du Service des sports, ainsi que des vice-recteurs exécutif et à l’enseignement de premier cycle et à la formation continue. Il compte enfin deux représentants des usagers et est présidé par l’ancien doyen de la Faculté de l’éducation permanente, Jacques Boucher. Dans le rapport qui recommandait cette nouvelle forme de gestion, on signalait que l’immeuble, d’une valeur de 45M$, avait besoin de rénovations totalisant 3M$.

En avril dernier, le recteur Robert Lacroix a annoncé que le stade de football serait rénové grâce à un financement de 1,6M$ du gouvernement du Québec. Les bouteurs, pelles hydrauliques et camions à benne sont à l’oeuvre, comme on le voit par la fenêtre du bureau du nouveau directeur. «Ce ne sont pas les seuls travaux en cours, dit ce dernier. Il y a eu des rénovations majeures à la piscine, dans les vestiaires et dans la salle d’entraînement, considérablement agrandie.»

M. Krivicky est un habitué de cette salle d’entraînement. Sa nouvelle fonction va nécessiter du muscle…

Mathieu-Robert Sauvé