Volume 35 numéro 2
5 septembre 2000


 


L’UdeM et le projet de politique scientifique du Québec
Recrutement, concentration de la recherche et ouverture à tous les champs de la connaissance

Alain Caillé

Le vice-recteur à la recherche Alain Caillé a présenté, le 23 août, les principaux commentaires et recommandations de l’Université sur le document de consultation du ministre de la Recherche, de la Science et de la Technologie, Jean Rochon; ce document est intitulé Vue d’ensemble pour une politique scientifique du Québec.

D’entrée de jeu, M. Caillé a exprimé l’accord de l’Université de Montréal avec l’objectif du ministre de hisser le Québec au rang de la moyenne des pays du G7 en ce qui a trait aux efforts consacrés à la recherche et au développement. Pour l’Université de Montréal, l’atteinte de cet objectif passe obligatoirement par la qualité des ressources humaines afin de concurrencer et de s’associer les meilleurs chercheurs à l’échelle internationale, par la reconnaissance des contributions particulières que chaque université peut apporter dans l’atteinte de cet objectif et, finalement, par une ouverture encore plus grande à l’interdisciplinarité.

À l’Université de Montréal, ces dernières orientations se concrétisent par l’engagement de nouveaux professeurs, la concentration des ressources humaines dans certains domaines pour obtenir des masses critiques ayant une ampleur et une stature internationales, et la création de Technopole-Montréal pour joindre les efforts interdisciplinaires de l’Université de Montréal et de ses deux écoles affiliées.

Ainsi l’Université de Montréal prévoit recruter plus de 370 professeurs au cours des trois prochaines années. Ces nouvelles ressources, orientées selon les priorités institutionnelles, s’ajouteront à celles des chaires d’excellence en recherche pour créer des masses critiques dans les secteurs désignés comme prioritaires.

Afin de favoriser la qualité des ressources et celle de la recherche, plutôt que la quantité et le volume des activités de recherche, dans un environnement international où la compétition est grande, l’Université de Montréal recommande de différencier les universités en ce qui touche leur mission de recherche. «En effet, il faut miser sur l’excellence et la concentration des ressources humaines dans des centres de stature internationale si l’on veut contribuer aux percées scientifiques et faire en sorte que le Québec fasse partie du peloton de tête des sociétés qui contribuent au développement des connaissances à un très haut niveau», a déclaré M. Caillé.

Dans le même esprit, la grande valeur d’une interface entre les disciplines a incité l’Université de Montréal et ses deux écoles affiliées à proposer une nouvelle approche organisationnelle favorisant les activités de recherche aux carrefours des disciplines. «La nouvelle structure, Technopole-Montréal, favorisera la collaboration et l’interaction des disciplines et de leurs approches méthodologiques, une façon désormais privilégiée d’aborder les problèmes sociaux, scientifiques et technologiques complexes auxquels nous faisons face aujourd’hui», selon M. Caillé.

L’Université de Montréal reconnaît l’intérêt et le bien-fondé de poursuivre des développements dans l’ensemble des champs de la connaissance sans exclusion. Toutes les formations sont porteuses d’avenir puisque, dans une économie du savoir, l’essentiel est la créativité des individus. Dans la société du savoir, les contenus sont aussi importants que la maîtrise de la technologie et toutes les disciplines peuvent contribuer à l’élaboration des contenus. Ainsi il y a beaucoup de place pour la créativité en sciences sociales et en sciences humaines et les besoins sociaux sont immenses. La politique scientifique devrait, notamment, insister davantage sur l’importance de la recherche de pointe dans ces secteurs, car la recherche module le développement de la qualité du corps professoral et des étudiants.

L’ensemble de ces éléments assurera des bases solides à une recherche universitaire de haut niveau et à des formations de la plus grande qualité. Une recherche universitaire de cette ampleur est une nécessité incontournable pour une politique scientifique à la hauteur des nouveaux défis.

Source: vice-rectorat à la recherche.

Voir aussi: Le point de vue des jeunes chercheurs