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L'Institut d'urbanisme au Vietnam

L'ACDI finance un programme de gestion urbaine de cinq millions.

Jean McNeil fait la navette entre Hanoi et Montréal depuis qu'il s'est joint à l'équipe de direction du programme de gestion urbaine au Vietnam. Il souligne que le centre du pays est aux prises avec des inondations majeures.

À l'Université d'architecture de Hanoi, une trentaine d'étudiants vietnamiens s'inscrivent chaque année à un programme d'études de maîtrise en gestion urbaine conçu sur mesure pour eux par une équipe de professeurs de l'Université de Montréal.

"Le Vietnam s'industrialise et fait face à une urbanisation considérable, alors que le pays tente de se convertir à une économie de marché. Les autorités manquent d'urbanistes qualifiés", explique Jean McNeil, professeur à l'Institut d'urbanisme et responsable de la gestion du projet, financé par l'Agence canadienne de développement international (ACDI).

Depuis deux ans, une dizaine de professeurs de l'Université de Montréal ont pris part à ce projet de grande envergure qui s'étend jusqu'en 2002 et qui bénéficie d'un budget de près de cinq millions de dollars. Des professeurs de la Faculté de l'aménagement mais aussi de la Faculté des arts et des sciences (École de relations industrielles, départements de Géographie et de Sociologie), de l'École Polytechnique et d'ailleurs. À leur tour, des étudiants vietnamiens sont venus à l'Université de Montréal terminer leur maîtrise ou leur doctorat, et d'autres sont attendus au cours des prochains mois.

Les professeurs vietnamiens enseignant par exemple à l'Université d'architecture de Hanoi, qui forme 3000 diplômés par année, doivent aussi se recycler. Il ne faut pas oublier que les professeurs d'expérience des grandes universités vietnamiennes ont été formés dans le bloc soviétique. Leur expertise est un peu dépassée par les événements.

Mais le volet "formation des formateurs" n'est qu'un des aspects du projet, précise M. McNeil. Un centre multiuniversitaire de gestion urbaine, comprenant un centre de documentation, est aussi au programme. "Vous savez, tout est à faire, dit-il. Dans notre hémisphère, créer une bibliothèque n'est pas très compliqué. Là-bas, la mise sur pied d'un centre de documentation n'est pas de tout repos. Les livres sont rares, il faut faire traduire et adapter les notes de cours, trouver des locaux convenables, etc."

Au Vietnam comme ailleurs, on délaisse les habitations traditionnelles pour aller vivre en ville.

En voie de développement, le Vietnam est encore très pauvre. Mais le pays connaît un essor économique considérable. Fait plutôt inusité: la population est très alphabétisée. "Plus de 90% des Vietnamiens savent lire et écrire, dit M. McNeil. J'en ai fait moi-même l'expérience. Lorsqu'on ne parle pas très bien la langue, il vaut mieux noter sur papier ce qu'on cherche. Notre interlocuteur comprendra plus facilement notre écriture que notre prononciation."

Comment une école canadienne d'urbanisme se retrouve-t-elle en Asie pour montrer aux Vietnamiens à aménager leurs villes? "L'Institut dispose d'une expérience de près de 20 ans dans les pays en voie de développement, répond l'urbaniste. Et pour nous, cette présence est fondamentale. Elle apporte aux étudiants et aux professeurs une dimension internationale."

Bientôt, un programme de bourses pour les étudiants à la maîtrise et au doctorat désireux d'effectuer un stage de recherche de trois à six mois au Vietnam sera mis sur pied.

Le programme de gestion urbaine au Vietnam est sous la responsabilité d'un comité directeur composé du doyen de la Faculté de l'aménagement Michel Gariépy (président), de la professeure d'architecture de paysage Irène Cinq-Mars, du professeur d'urbanisme Jacques Fiset, auxquels s'ajoute l'administrateur local du programme, François Charbonneau. Ce dernier est sur place depuis un an et demi.

M.-R.S.


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