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La construction d'une identité universitaire en France (XIIIe-XVe siècle)

L'an 2000 marque le 800e anniversaire des privilèges accordés aux écoliers parisiens par le roi Philippe Auguste, considérés comme la première étape vers la création de l'Université de Paris. Ce ne fut toutefois qu'au 14e siècle que les rois de France élaborèrent une législation plus complète, qu'ils étendirent à l'ensemble des universités du royaume.

Cet ouvrage montre que les privilèges royaux contribuèrent à doter les universitaires d'un statut particulier qui finit par les distinguer des autres clercs dans la société française médiévale. Les archives, parcourues jusqu'au milieu du 15e siècle, suggèrent que le Parlement devint, pour les gens d'études du nord de la France, le lieu de défense de leurs droits et d'affirmation de leur identité. Chaque université se disait alors "fille du roi".

Associée depuis ses débuts à la grandeur du royaume, l'Université de Paris légitima sa position par le mythe de la translatio studii. Plus tard, elle revendiqua la responsabilité singulière de conseiller le roi par la bouche de ses docteurs en théologie. Lors des nombreux conflits politiques qui marquèrent le règne de Charles VI, elle multiplia ses interventions auprès du Parlement et du Conseil royal.

Dans l'ensemble, ce livre veut éclairer les rapports entre les universités et le pouvoir royal en France à la fin du Moyen Âge.

Serge Lusignan est professeur à l'Université de Montréal et chercheur associé au Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris.

Serge Lusignan, "Vérité garde le roy", La construction d'une identité universitaire en France (XIIIe-XVe siècle), Paris, Publications de la Sorbonne, 1999, 332 pages.


6 décembre

Le 6 décembre 1989: un homme armé d'une carabine semi-automatique abat 14 jeunes femmes à l'École Polytechnique. Alors étudiante en génie, Heidi Rathjen se trouve sur les lieux. Le drame qu'elle vient de vivre va l'amener à fonder la Coalition pour le contrôle des armes, de concert avec la professeure torontoise Wendy Cukier.

Véritable suspense se déroulant dans les coulisses du pouvoir, ce récit retrace leurs 10 ans de lutte contre l'impitoyable lobby des armes et nous fait partager la formidable solidarité que les deux femmes ont vu grandir autour d'elles au fil de leurs démarches.

6 décembre: l'histoire d'une tragédie transformée en victoire. Un livre démystificateur qui révèle comment on peut se faire entendre et changer le cours des choses, même lorsqu'on n'a aucune expérience politique.

Heidi Rathjen est toujours vice-présidente bénévole de la Coalition pour le contrôle des armes. Charles Montpetit est auteur et romancier. Une partie des revenus engendrés par la vente de ce volume sera versée à la Coalition pour le contrôle des armes.

Heidi Rathjen et Charles Montpetit, 6 décembre, Montréal, Libre Expression, 1999, 162 pages, 19,95$.


L'interdisciplinarité ordinaire

La question des disciplines est, en sciences sociales, récurrente. Dans leur élaboration historique, celles-ci ont été amenées à se dégager progressivement des corpus de savoir existants et à poser, parfois dans la douleur, des frontières immédiatement remises en cause. Entre affrontements, ignorance mutuelle, influences réciproques, tentatives de captation, elles constituent aujourd'hui un ensemble complexe: s'il est institutionnellement balisé par les structures d'enseignement et de recherche, ces dernières peuvent varier selon les traditions nationales et donner lieu à des découpages et à des polarités différentes; si chaque discipline constitue le lieu d'appartenance, d'exercice et de reconnaissance des chercheurs, ceux-ci font souvent des incursions multiples dans les domaines voisins. La différenciation disciplinaire maintenue se double ainsi, ouvertement ou secrètement, d'une dynamique pluridisciplinaire faite d'emprunts, de transferts, d'influences réciproques dont le statut épistémologique est rarement explicité. L'objet de ce numéro est, à partir d'une discipline déterminée - la sociologie - et de son exercice dans deux aires différentes - la France et le Québec -, de mettre au jour certains mécanismes d'ajustement disciplinaire et d'interroger leurs conditions épistémologiques. L'intention n'est pas de construire de nouvelles cartographies mais de problématiser, à partir de l'expérience de recherche de chercheurs, les modes concrets d'interférences entre sciences anthroposociales par lesquels s'élabore une connaissance.

On participé à ce numéro: Jean-Michel Berthelot, Raymond Boudon, Yves Charbit, Jules Duchastel, Brigitte Dumas (Département de sociologie), Robert Franck, Jean-Claude Gardin, Danielle Laberge, André Petitat, Jean Poupart (École de criminologie), Luc Racine (Département de sociologie), Nicole Ramognino et Bernard Valade.

Sociologie et sociétés, vol. 31, no 1, L'interdisciplinarité ordinaire, Le problème des disciplines en sciences sociales, sous la direction de Jean-Michel Berthelot, les Presses de l'Université de Montréal, 1999, 182 pages.


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