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Chanter à l'UdeM

Toutes les voix sont bienvenues.

Avec Louise-Marie Archambault, responsable de l'atelier "Technique vocale chantée", des leçons individuelles de chant et de l'Atelier d'opéra, tout le monde peut chanter. "Ce n'est pas seulement dans les grandes écoles qu'on devient artiste", souligne-t-elle.

Gospel, jazz, classique, individuellement ou en groupe, le chant se vit sous toutes ses formes au Service des activités culturelles (SAC). Et près de 150 amateurs de musique de divers horizons en profitent chaque trimestre. Certains viennent améliorer leur technique, d'autres participer à une activité sociale, mais tous ont en commun l'amour de la musique.

Un amour très répandu qui, en 10 ans, a favorisé la multiplication des activités de chant au SAC. À la fin des années 1980, il se donnait uniquement des ateliers d'initiation et il existait un seul service pour mettre en rapport apprentis et professeurs. Aujourd'hui, outre les cours pour débutants et les leçons individuelles pour perfectionnistes, quatre grands ensembles - le Choeur de l'Université de Montréal, l'Ensemble vocal de jazz, le Choeur gospel et l'Atelier d'opéra - permettent de marier formation musicale et expérimentation de la scène.

"Le concert n'est pas une fin en soi; le but, c'est que tout le monde s'accomplisse", dit Caroline Nadeau, directrice musicale de l'Ensemble vocal de jazz, qui voit dans l'atteinte de cet objectif la réussite de son enseignement.

Du plaisir et de la discipline
"C'est tout d'abord pour faire de la musique et élargir mes connaissances que je me suis jointe au Choeur de l'Université de Montréal, répond Francine Leduc-Houde, alto, pour qui la réalisation d'un concert est un casse-tête où se rassemblent les instruments, les solistes, le public. "Le concert, c'est le plaisir de voir tout ça en ordre."

Un plaisir, oui, mais qui demande quand même un certain effort. "Ce n'est pas évident tous les jours, j'aime relaxer", avoue Thierry Pejot-Charrost, choriste à l'Ensemble vocal de jazz, qui accepte tout de même la "discipline".

Il est vrai que Caroline Nadeau a haussé cette année le niveau de son groupe: à sa deuxième année à la tête de l'Ensemble vocal, elle a resserré les barèmes, exigeant trois heures de pratique par semaine et, surtout, l'apprentissage par coeur des paroles.

Pour Louise-Marie Archambault, professeure au SAC depuis 10 ans, le progrès du chanteur découle de sa volonté d'écouter régulièrement sa voix. "Il ne faut pas pratiquer juste en chantant, il faut aussi le faire en parlant", dit celle pour qui chanter est une "respiration".

"Il faut posséder un minimum de rythme et une voix juste, dit pour sa part Caroline Nadeau. Le jazz, par sa rythmique, est complexe." "Il s'agit d'une technique vocale difficile. Les notes ne sont pas précises, on chante entre demi-tons, en contre-temps", approuve Thierry Pejot-Charrost, qui a délaissé le défunt Choeur de la montagne pour l'Ensemble vocal de jazz.

Le Choeur de l'Université de Montréal, qui exploite le même répertoire classique que le Choeur de la montagne, est dans ce sens plus accessible, sans pour autant cesser d'être exigeant.

"C'est quand même une activité de loisir", rappelle Jean-Baptiste Dromer, membre du Choeur, dont le programme initial de cet automne (Duruflé et Stravinski) lui semblait très difficile. "Avec Duruflé, la note qui suit n'est pas nécessairement celle qu'on attend." Une fois le programme revu, cet ancien trompettiste, qui se juge "pas assez doué" pour le chant, a accepté de rester dans le Choeur.

Tout le monde a une oreille
"Chacun d'entre nous peut chanter, assure Louise-Marie Archambault, qui comprend que certains puissent prétendre ne pas avoir d'oreille. "La voix est difficile à saisir, c'est un instrument abstrait. Mais tout le monde a une oreille. Ce n'est qu'une question de confiance."

Si le Choeur de l'Université de Montréal permet de rassembler des talents très diversifiés, l'Atelier d'opéra, que dirige Louise-Marie Archambault, regroupe exclusivement des élèves ayant suivi au moins deux ans de cours particuliers. "Il a été pensé pour eux, précise-t-elle. À Montréal, il n'existait pas de structure pour amateurs dans ce genre de répertoire."

Si toutes les voix trouvent leur compte au SAC, celles des hommes brillent par leur absence au point où les pièces de l'Ensemble vocal de jazz doivent être arrangées pour respecter la forte majorité de chanteuses: 34 femmes sur 40 choristes! Une réalité presque insignifiante à côté de celle du Choeur gospel, qui ne compte aucun homme dans ses rangs.

"Chanter est encore perçu comme une activité féminine, avance Louise-Marie Archambault. Et les hommes accordent moins de temps à la pratique. Ils sont là pour s'amuser, ce sont de grands gamins." Il suffirait alors de leur rappeler que le chant, au SAC, c'est avant tout une affaire de plaisir.

Jérôme Delgado
Collaboration spéciale

Concerts à venir: Choeur de l'Université de Montréal, dimanche 28 novembre à l'église du Très-Saint-Nom-de-Jésus. Choeur gospel, vendredi 10 et samedi 11 décembre au Centre d'essai. Ensemble vocal de jazz, jeudi 16 décembre au Centre d'essai. Atelier d'opéra, lundi 17 janvier à la salle B-421 de la Faculté de musique. Info-concerts: 343-6111, poste 4692.

Une percussionniste pour diriger le chant

Derrière les grands ensembles, les leçons individuelles et les ateliers d'initiation au chant, une seule personne: Johanne Latreille, coordonnatrice du secteur Musique au SAC.

En poste depuis 1989, elle est à l'origine de l'ampleur des activités musicales. Passionnée de chant, elle n'est pourtant pas un modèle à suivre: elle n'aime pas travailler la voix. Elle sait, en revanche, écouter et a ainsi répondu à la demande.

L'Ensemble vocal de jazz, par exemple, se voulait le prolongement logique des ateliers d'initiation au jazz; l'Atelier d'opéra est né pour permettre aux étudiants de Louise-Marie Archambault de poursuivre l'interprétation de ce genre musical; et le Choeur gospel a été créé à la demande de Nancie Hamel, son actuelle directrice, qui cherchait à former un groupe.

Et si Johanne Latreille pouvait faire plus, elle ne s'en plaindrait pas. Ainsi va sa vie d'organisatrice, ainsi va sa vie d'artiste.

Bachelière en enseignement de la musique de l'UQAM et titulaire d'une maîtrise en interprétation de l'Université de Montréal, Johanne Latreille a une passion plus grande encore que le chant: les percussions... qu'elle travaille avec plaisir.

Elle découvre sa spécialité à 14 ans au sein d'un corps de majorettes. Puis, adulte, elle participe à maints événements à Victoriaville, Montréal, Bruxelles. C'est avec Tuyo, un ensemble d'instruments inventés, qu'elle s'initie à l'exploration musicale et elle poursuit son apprentissage entre autres au sein d'El Extasis (percussions latines) et, depuis 1995, avec Quad.

Quad - un instrument à quatre tambours -, ce sont quatre percussionnistes qui introduisent le mouvement dans leurs instruments pour en faire des "chorégraphies percussives". Ces jours-ci, le groupe entame une série de concerts dans les maisons de la culture de Notre-Dame-de-Grâce (10 novembre), de Pointe-aux-Trembles (18 novembre) et de Rosemont (2 décembre).

Affamée de musique, Johanne Latreille a aussi formé Ishkaw, un groupe de femmes percussionnistes, qui donne un spectacle en décembre. Une façon de démontrer que le monde des percussions n'est pas exclusivement masculin.

J.D.


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