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Littérature française du 18e siècle sur le Web

Benoît Melançon a répertorié plus de 6500 références consacrées au Siècle des lumières.

Le professeur Benoît Melançon est l'initiateur d'une bibliographie virtuelle consacrée à la littérature française du 18e siècle.


Les chercheurs du monde entier qui s'intéressent à la littérature française du 18e siècle ont maintenant accès sur le réseau Internet à une imposante bibliographie de textes consacrés au Siècle des lumières. Riche de 6500 références, cette bibliographie virtuelle a été conçue au Département d'études françaises.

"Le 18e siècle connaît depuis quelques années une grande popularité, dit l'initiateur du projet, Benoît Melançon. Cet engouement n'est pas étranger à la quantité de chercheurs qui consultent chaque semaine le catalogue des publications."

Dès la première diffusion aux abonnés, en mai 1992, des listes de discussion du Département d'études françaises, le répertoire a immédiatement connu du succès auprès des étudiants et des professeurs. L'intérêt n'a pas cessé de croître. Aujourd'hui, la bibliographie est également envoyée électroniquement aux abonnés des listes de discussion de la Society for Eighteenth-Century French Studies, en plus d'être accessible sur les sites Web de la Société canadienne d'étude du dix-huitième siècle et de la Bibliothèque nationale du Canada.

6500 titres
Les références sont réparties dans 65 volumes de la revue électronique de la Société. L'ensemble totalise 6500 titres: thèses, mémoires, livres et articles critiques. À l'origine, le contenu du répertoire provenait d'un dépouillement de catalogues, de revues spécialisées et d'ouvrages divers. Au fil des parutions, M. Melançon a élargi ses ressources. Il consulte maintenant des banques de données, des listes de discussion, des sites Web et des revues électroniques. "Ce que ne font pas encore les bibliographies traditionnelles francophones, souligne le professeur. La bibliographie électronique permet par ailleurs de faire connaître les travaux dans des délais beaucoup plus courts", ajoute-t-il.

Ce travail est aujourd'hui enrichi par des collaborateurs des quatre coins du globe. "Internet a permis la création de réseaux de correspondance qui s'avèrent utiles pour la recension des écrits. D'autant plus que chaque bibliographie répertorie une centaine de titres et paraît de façon ponctuelle, à raison d'une dizaine de fois par année", note M. Melançon. Par contre, le professeur admet qu'il lui est impossible d'assurer l'exhaustivité du dépouillement et de vérifier le degré de précision de tous les titres. Environ 25% du corpus est néanmoins vu par lui. "Des progrès restent à faire", dit-il.

N'empêche que ce répertoire représente une ressource intéressante pour les chercheurs. Par cette réalisation, M. Melançon veut faire connaître gratuitement et rapidement les travaux sur le 18e siècle, en plus de faciliter la recherche et de favoriser les échanges.

Le 18e siècle revisité
Cette même volonté anime la Société canadienne d'étude du dix-huitième siècle* qui, à l'invitation de l'Université, a tenu au début d'octobre à Montréal son 25e congrès.

"Le thème, 'Images des Lumières aujourd'hui', a été choisi afin de montrer comment les textes et les images du 18e siècle nous parlent encore à notre époque, souligne M. Melançon, responsable des congrès de la Société. La culture contemporaine accorde une grande place à la culture du 18e siècle, comme le démontre la vague récente de romans, pièces de théâtre et films qui prennent cette période pour cadre. Mais l'absence des valeurs des Lumières dans les débats actuels sur la tolérance, les rapports de la science et de la culture ainsi que la question du nationalisme a aussi suscité la réflexion."

La perspective interdisciplinaire et bilingue du comité d'organisation de la Société a favorisé la diversité des communications. Parmi les sujets attendus: "Jane Austen au cinéma", "Vivant Denon dans la Lenteur, de Milan Kundera", "Le XVIIIe siècle de Susan Sontag", "Marivaux adapté à Broadway", etc. D'autres sujets étaient moins prévisibles, tels "Rousseau et la biologie contemporaine", "La physiognomonie dans les cabinets d'embauche aux États-Unis" et "Une pétition féministe sur Internet".

Au total: plus de 125 communications scientifiques sur l'actualité des Lumières ont été présentées par des conférenciers venus principalement du Canada et des États-Unis, mais aussi de France, de Grande-Bretagne, d'Italie, de Suisse, d'Allemagne, de Belgique et d'Autriche.

Trois grandes conférences étaient au programme. Michel Delon, de la Sorbonne, a démontré l'utilité des Lumières dans la question du nationalisme. L'historienne Dena Goodman, de l'Université de la Louisiane, a analysé la notion de différence dans le discours des femmes de lettres. Peter Sabor, de l'Université Laval, a quant à lui réalisé une lecture homosexuelle de l'oeuvre Les mémoires d'une femme de plaisir.

Une place importante a aussi été accordée aux étudiants. Des forums de discussion ont été organisés sur l'enseignement des littératures française et anglaise ainsi que sur les études supérieures.

Dominique Nancy

* Voici le site Internet de la Société: http://tornade.ere.UMontreal.CA/~melancon/csecs.tdm.html.


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