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"L'adversité" a besoin de vous!

Déjà près d'un demi-million recueilli dans le cadre de la campagne Campus

"J'aurais pu poursuivre de longues inquiétudes, soutenir toutes sortes de prothèses, pour devenir un prof d'adversité."

Il n'a pas "sorti de grand saumon de sa poche pour nous servir le saumon sur la montagne", il n'a pas fait de "circonférence". Il était seulement venu nous "agresser" quelques mots à l'occasion du lancement de la campagne Campus destinée à recueillir plus de trois millions de dollars auprès de la communauté universitaire.

Avec l'ingénieuse verve qu'on lui connaît, Sol n'en a pas moins raconté sa version de l'histoire de "l'adversité", du "néant verbal" à nos jours, devant un public on ne peut plus "adversitaire" qui buvait littéralement ses paroles dans le symbolique amphithéâtre K-500 de nos traditionnelles collations des grades.

Après l'évocation des Grecs "qui savaient seulement compter jusqu'à Zeus parce qu'à trois c'était la guerre", du "vampire romain qui faisait des combats de radiateurs" et du "vilain âge", notre célèbre clochard a dû marqué une pause pour cause de panne de micro.

Puis, il a repris avec les Frangins venus en Nouvelle-Frange pour "instructionner les Indigents" et leur apprendre les joies de la "servilisation".

Sol, qui n'a suivi que "le cours de récréation" à l'école, aurait bien aimé entrer à "l'adversité". Il n'y serait pas venu en faisant son "frais de scolarité". Il aurait alors pu devenir "avocat de la dépense" ou "déchirurgien" qui nous "gargouille entre les gourganes et les vipères" lorsque nous sommes sur la "table de soustraction". Parce que, "quand on sort de l'adversité, c'est pour être quelqu'un de bien".

Curriculum vidé
Mais Sol aurait aussi pu "poursuivre de longues inquiétudes, soutenir toutes sortes de prothèses" pour devenir un "prof d'adversité et un sercheur" qui n'a pas intérêt à trouver parce qu'on le paie pour "sercher". Des sciences aux "déficiences humaines", il répandrait son savoir, tant et si bien qu'il serait surchargé de cours et se retrouverait à l'hôpital, "adversitaire" évidemment, "entouré de sercheurs qui ne trouveraient pas ce que j'ai parce que j'aurais le curriculum vidé".

Mais alors, il s'accrocherait tellement qu'il deviendrait un cadre. "Un cadre bien accroché, ça ne bouge plus et plus c'est accroché haut, plus c'est difficile à décrocher".

Puis, le "gourouverneur" réunirait ses "corroborateurs" pour trouver les moyens de dégonfler le "boudjouet qui a fait sauter tous les plafonds". Il couperait "les surplus d'affectifs" en étant "bref et circoncis" parce que, "quand on coupe dans le collectif, on raccourcit le personnel". Et les employés "assis sur leur cou syndical" seraient "assommés avec la masse salariale", remerciés de partir avec une "déprime de séparation" ou un "congelé sans solde". Calmé, le "sinistre" déclarerait: "Il ne faut pas mettre la morue devant les buts parce que nous aurons bientôt un brochet d'avenir pour garnir notre assiette fiscale."

300 bénévoles
Continuant sur la même lancée que Sol, qui fut ovationné debout par l'auditoire, le recteur Robert Lacroix a lancé à la blague: "Je suis un chercheur qui n'a pas trouvé et qui est devenu cadre, mais je ne persisterai pas." Il a ensuite formulé le voeu que cette campagne recueille l'adhésion du plus grand nombre en rappelant que l'Université de Montréal a traversé plusieurs périodes d'adversité au cours de son histoire, mais qu'elle s'en est toujours sortie. Ce fut le cas notamment en 1948, alors qu'elle avait recueilli 20 millions de dollars auprès des Montréalais et des Québécois. "Une somme qui vaut 200 millions aujourd'hui", a observé le recteur avant de révéler qu'une campagne silencieuse avait déjà permis de ramasser 475 000 $ "auprès de tous les cadres accrochés ici et là". Cette sollicita-tion a eu lieu la semaine dernière auprès des doyens, vice-doyens, vice-recteurs et directeurs de département.

"Dès lundi prochain (aujourd'hui), près de 300 bénévoles vont sillonner l'Université, bureau par bureau, pour faire appel à votre générosité", a ajouté le recteur.

Auparavant, la présidente de la campagne Famille universitaire, Évelyne Lapierre Adamcyk, avait expliqué pourquoi elle a accepté d'assumer cette fonction: "La formation des jeunes est une cause au sujet de laquelle nous ne saurions avoir de doutes", a-t-elle déclaré.

Enfin, le vice-recteur aux affaires publiques et au développement, Patrick Robert, a expliqué que cette campagne Campus n'est en fait que le prélude à la campagne majeure de financement de l'Université, qui se tiendra de l'an 2000 à 2005 et qui devrait permettre de recueillir plus de 125 millions de dollars. "Cette campagne, a-t-il poursuivi, est un élément essentiel de la relance de l'Université de Montréal et de son rayonnement international"

La campagne Campus devrait rapporter au Fonds de développement quelque 3,350 millions. "Mais au-delà des chiffres et des dollars, a dit le vice-recteur, l'important est que tous contribuent afin de démontrer à ceux que nous allons solliciter au cours de la campagne majeure que nous sommes attachés à notre université et à sa tradition d'excellence".

Françoise Lachance


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