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ASSEMBLÉE UNIVERSITAIRE

Complexe universitaire et recherche fondamentale

L'Université de Montréal s'oriente de plus en plus vers la recherche appliquée, mais elle manque d'argent pour faire de la recherche fondamentale. Tel est le constat qu'ont fait quelques membres de l'Assemblée universitaire après avoir entendu l'allocution annuelle du recteur Robert Lacroix (voir les pages 1, 6 et 7).

"C'est dans l'infrastructure de base que nous manquons de ressources, à savoir le corps professoral et le soutien à la recherche", a indiqué M. Lacroix. Il a tenu à préciser qu'il se fait de la recherche fondamentale partout à l'Université, aussi bien dans les secteurs professionnels comme en médecine et en médecine dentaire que dans les autres domaines.

Les universités québécoises, qui viennent toutes de remettre un mémoire au ministre de l'Éducation François Legault à la demande de ce dernier, traverseront cet automne un moment de vérité, selon le recteur. "Il faut maintenant passer du discours à la réalité." Il est temps pour le gouvernement provincial de réinjecter de l'argent dans les universités de même que l'a fait le gouvernement fédéral dans la recherche, a-t-il ajouté. Ottawa a relancé ses conseils subventionnaires et a injecté deux milliards de dollars dans les infrastructures de recherche et l'installation de jeunes chercheurs. "Mais ce sont les ressources humaines qui commencent à faire défaut."

Pourquoi parler de complexe universitaire? Parce que l'avenir des trois établissements autonomes mais complémentaires que sont l'Université de Montréal, l'École Polytechnique et l'École des Hautes Études Commerciales est de plus en plus lié aux relations étroites qu'ils entretiennent entre eux, a répondu M. Lacroix. D'ailleurs, pour la campagne de financement qui débutera prochainement et qui "sera une campagne de projets", la priorité sera accordée aux projets dans lesquels les trois établissements sont impliqués.

Enfin, une Université de Montréal mieux financée investira non seulement dans le corps professoral mais aussi dans le personnel de soutien en fonction des besoins de son développement. Le mémoire présenté au ministre prévoit l'ajout de 270 postes pour le redéploiement de ressources dans des fonctions stratégiques. "Ce réinvestissement devra être planifié", a dit le recteur. Cette planification sera faite cette année dans le cadre de l'élaboration du plan stratégique

Procédure de nomination du recteur ou de la rectrice
De retour à son ordre du jour habituel, l'Assemblée universitaire s'est de nouveau penchée sur la procédure de nomination du recteur ou de la rectrice. On s'en souvient, le 13 septembre, Régine Pierre a exposé les recommandations du Comité de consultation à cet égard. À la séance du 4 octobre, le président du SGPUM, Yves Lépine, a présenté les amendements à la procédure de nomination proposés par le syndicat des professeurs. Essentiellement, la démarche du SGPUM consiste à donner plus de poids à l'Assemblée universitaire - laquelle est amenée à voter à deux reprises au cours du processus - et à diminuer le rôle du Comité de consultation et du Conseil. L'AU, qui deviendrait ainsi un genre de collège électoral, ne recommanderait qu'un seul nom au Conseil. Si ce dernier refusait de le nommer recteur, l'Assemblée devrait reprendre la procédure pour trouver un autre candidat. Après avoir refusé deux candidats proposés par l'AU, le Conseil pourrait alors désigner la personne de son choix.

"On minimise tellement le rôle du Conseil que, dans le fond, on modifie l'esprit de la Charte, a lancé Régine Pierre, qui se demande: "Quel poids aurait un recteur ou une rectrice choisi par le Conseil une fois que cette instance en aurait éliminé deux autres?"

Défendant la procédure proposée par le SGPUM, Gabriel Gagnon a rétorqué: "Le recteur est quelqu'un qui nous représente, c'est donc normal que l'Assemblée universitaire l'élise puisqu'elle est le corps universitaire le plus représentatif de toutes les composantes de la vie universitaire."

Aucune des deux propositions n'a semblé satisfaire certains membres. "Tant qu'on n'aura pas fait la démonstration qu'avec une nouvelle procédure on élira de meilleurs recteurs, je préfère conserver la procédure actuelle", a lancé Anatole Joffe. "Ou bien nous gardons la procédure actuelle, qui ne nous a pas si mal servis, ou bien nous devons avoir le courage de nous présenter devant le Parlement pour faire changer la Charte, a renchéri Luc Granger. Mais quand je regarde ce qui se passe dans les universités qui ont un processus électoral, je ne suis pas sûr qu'elles aient eu de meilleurs recteurs que nous."

À suivre.

Françoise Lachance


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