FORUM - 15 MAI 2000

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Chaires de recherche: 138 postes supplémentaires d'ici cinq ans

En vertu du nouveau programme de chaires de recherche du gouvernement fédéral, l'Université de Montréal pourra recruter 138 professeurs de plus sur une période de cinq ans. Ces nouveaux postes se traduiront, au terme de ces cinq années, par un ajout récurrent de 21M$ dans le budget de fonctionnement de l'Université, dont 2M$ dès l'an prochain.

De plus, chaque chaire pourra être accompagnée d'un montant forfaitaire pouvant aller jusqu'à 125 000$, pour l'achat de matériel, de la Fondation canadienne pour l'innovation, ce qui se traduit au total par un investissement potentiel de 17,2M$ sur cinq ans.

Si l'on inclut les écoles Polytechnique et des Hautes Études Commerciales, ce sont 170 chaires qu'on obtient, pour un montant global de 25M$.

Formule de financement
Avant d'annoncer cette bonne nouvelle devant les membres de l'Assemblée universitaire le 1er mai dernier, le recteur Robert Lacroix a fait état de récentes discussions entre les universités et le ministère de l'Éducation à propos de la formule de financement et des contrats de performance.

"À la suite d'une rencontre des recteurs avec le ministre de l'Éducation François Legault, j'en suis arrivé à la conclusion que ce dernier devait discuter avec chacune des universités plutôt que de chercher à arriver à un consensus", a affirmé le recteur. M. Lacroix dit douter que 18 recteurs aux intérêts divergents assis autour d'une table puissent parvenir à s'entendre sur une formule de financement. "Il reste à savoir si celle qui sera retenue correspondra aux intérêts de l'Université de Montréal, ce sur quoi nous devons travailler."

M. Lacroix a ensuite présenté ses commentaires sur le projet de la formule de financement, commentaires qu'il a transmis au ministre dans une lettre envoyée récemment. Il déplore notamment qu'une somme soit réservée, indépendamment des effectifs étudiants des universités, pour "répondre aux caractéristiques particulières et régionales" des constituantes du réseau de l'Université du Québec sans contrepartie pour les grandes universités qui offrent la formation dans les secteurs disciplinaires coûteux ainsi qu'aux deuxième et troisième cycles et qui ont beaucoup d'activités de recherche.

Le recteur n'apprécie pas non plus que le projet de politique prévoie une diminution du financement de soutien pour les grandes universités à mesure que leur taille augmente. "Nous ne comprenons pas la pondération que le ministère accorde aux cycles supérieurs. Nous lui proposons donc une nouvelle grille qui reflète mieux le poids à donner aux deuxième et troisième cycles selon les secteurs disciplinaires."

Pour ce qui est du financement de la formation continue et des programmes courts, il propose un moratoire de deux ans afin que la question puisse être étudiée en profondeur avec chacune des universités.

Enfin, en ce qui concerne la prise en compte d'une partie des revenus des fonds de dotation, le recteur craint que cette mesure tue la philanthropie dont bénéficie les universités québécoises. Il suggère donc au ministre de prévoir une mesure qui ne s'adresserait qu'à l'Université McGill, qui constitue un cas particulier.

Contrats de performance
Au sujet des contrats de performance, le recteur a déclaré ce qui suit: "À la rencontre avec les recteurs, le ministre a atténué l'interprétation que les fonctionnaires ont faite de ses volontés et s'est dit prêt à accepter nos recommandations. L'initiative partira donc des universités et non l'inverse, ce qui est important pour la sauvegarde de l'autonomie des universités. La meilleure façon de déresponsabiliser les instances universitaires est de laisser le ministère décider à leur place. Nous devons cependant faire part des indicateurs que nous allons utiliser et qui sont ceux dont nous nous servons déjà."

Parmi ces indicateurs, le recteur a mentionné ceux prévus par la loi 95 et qui portent notamment sur l'évolution des admissions, la persévérance aux études, les orientations de développement, etc.

"Mais il n'est pas question pour l'Université de donner des indicateurs de charge sur une base nominale. En revanche, pour ce qui est de fournir des données regroupées par unité, nous n'avons aucun problème avec ça puisque l'information est déjà disponible. Et nous sommes prêts à comparer ces données avec celles de n'importe quelle autre université."

En ce qui concerne le personnel, le système qui a été mis sur pied par la CREPUQ pourrait devenir le système de compilation, a dit le recteur, qui compte donner plus de détails sur les indicateurs que l'Université de Montréal utilisera à la prochaine réunion de l'Assemblée universitaire, le 29 mai.

"Nous ne fournirons pas d'indicateurs publics autres que ceux que nous utilisons déjà pour faire des comparaisons externes", a-t-il insisté en terminant.

Françoise Lachance


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