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Entretiens Jacques-Cartier

L'UdeM en mission en France

À l'occasion des Entretiens Jacques-Cartier, qui se tenaient en décembre à Lyon, l'Université de Montréal a, entre autres, profité de l'occasion pour resserrer les liens avec ses partenaires français.

Ainsi, au cours de la remise du doctorat honoris causa à Claude Lévi-Strauss, le recteur Robert Lacroix et le vice-recteur Patrick Robert ont rencontré plusieurs présidents d'universités de la région parisienne ainsi que ceux de Lille, de Poitiers et d'Orléans.

Par la suite, le recteur Lacroix, dont c'était la première visite officielle à l'étranger, a prononcé un discours sur Montréal et l'économie du savoir à la Chambre de commerce France-Canada devant un auditoire qui rassemblait de nombreux représentants des milieux politique, diplomatique et universitaire.

Capitale de l'or gris
"Le savoir est en train de devenir la pierre d'assise de l'économie mondiale", a déclaré M. Lacroix. Le capital humain, qui est en train d'acquérir une place qu'il n'a jamais eue auparavant, devient le principal actif des entreprises, avant même le capital et les immobilisations.

"Dans ce contexte, la qualité de la formation et de la recherche dans un pays revêt une importance inédite", a observé M. Lacroix, avant d'ajouter:

"L'économie du savoir ne fait pas que réorganiser l'emploi: elle en crée. Les industries à haute densité de savoir, qui se démarquent par le ratio des travailleurs scolarisés qu'elles embauchent, créent, en proportion, beaucoup plus de nouveaux emplois que les secteurs traditionnels."

Dans son allocution, M. Lacroix a décrit, depuis la fin du siècle dernier, l'évolution de Montréal qui, après avoir connu une période de déclin économique, est en train de renaître grâce justement à la multiplication des "industries à forte densité de savoir" dans les domaines pharmaceutique, des biotechnologies, de l'aéronautique ainsi que de l'informatique et du multimédia.

"Mais l'agent principal de la renaissance et de la croissance de l'économie montréalaise, c'est le réseau universitaire, a constaté le recteur. Montréal réunit dans un même périmètre de quelques kilomètres carrés quatre grands établissements universitaires, 5500 professeurs et 145 000 étudiants, ce qui fait d'elle la capitale de l'or gris en Amérique du Nord."

Diplômés de l'UdeM en France
Profitant de la présence à cette conférence de plusieurs anciens, le vice-recteur aux affaires publiques et au développement, Patrick Robert, a procédé à la création de l'Association des diplômés de l'Université de Montréal en France.

"Un exécutif a été désigné et un avocat travaille en ce moment à la rédaction des statuts", a déclaré à Forum M. Robert. Le vice-recteur doit retourner prochainement en France pour déposer les statuts et mettre les structures de l'Association en place. Cette dernière siégera provisoirement à la Chambre de commerce France-Québec. Elle pourrait compter jusqu'à 1000 membres, si l'on tient compte de tous les diplômés de l'Université de Montréal (incluant les doctorats honorifiques et les postdoctorats) et de l'École des Hautes Études Commerciales. Il s'agit tantôt de Français qui ont étudié à l'Université de Montréal, tantôt de diplômés québécois actuellement en poste dans des sociétés françaises ou des filiales de compagnies canadiennes.

Toujours à Paris, le recteur Lacroix a signé, au nom de l'Université, des ententes avec l'École des hautes études en sciences sociales et avec la Société internationale de criminologie. Dans le premier cas, il s'agit d'une entente de coopération et d'information mutuelle dans le domaine de la recherche et de l'enseignement en sciences humaines et sociales d'une durée de cinq ans. Elle se traduira concrètement par des échanges culturels, scientifiques et académiques entre professeurs et chercheurs des deux établissements. Les échanges d'étudiants seront également encouragés.

Pour ce qui est de la convention entre la Société internationale de criminologie et le Centre international de criminologie comparée, il s'agit en somme de l'adaptation d'une convention signée en 1969 par les deux organismes en vue d'instaurer une coopération dans le domaine scientifique.

Région Rhône-Alpes
Dans la région Rhône-Alpes, où l'Université a déjà beaucoup de liens, notamment avec les universités Lyon-1, Lyon-2 et Grenoble-1, les rencontres qu'ont eues MM. Lacroix et Robert avec leurs homologues français visaient principalement la préparation des Entretiens Jacques-Cartier qui se tiendront à Montréal en octobre 2000 et dont l'Université de Montréal sera l'hôte.

"Nous avons discuté des orientations et des thèmes des prochains Entretiens qu'on veut axer sur la recherche, le développement et leurs retombées, a souligné M. Robert. Nous voulons surtout faire ressortir la contribution des universités à la société en partant d'exemples de travaux universitaires qui ont donné lieu à des politiques publiques, influé sur le développement régional, amélioré la vie d'un quartier ou mené à la création d'entreprises, particulièrement dans le domaine des biotechnologies."

Carrefour technologique
Dans le cadre de ces 11es Entretiens du Centre Jacques-Cartier avait aussi lieu le premier Carrefour technologique Québec-France, où une trentaine de PME québécoises ont pu réaliser des partenariats avec des entreprises françaises dans les secteurs du multimédia, de la gestion de réseaux de services publics, de réseaux de télécommunications, et des applications domotiques. Ce carrefour technologique était une initiative de Bell Canada, de la Caisse de dépôt, du Fonds de solidarité, d'Hydro-Québec et du Mouvement Desjardins, qui mettaient à la disposition des entreprises participantes les ressources de leur important réseau en France et en Europe. Parmi les partenaires français figuraient notamment France Télécom, Électricité de France, Siparex et la Chambre de commerce d'industrie de Lyon.

Cet événement a été organisé par Bernard Motulsky avant son entrée en poste comme directeur des communications à l'Université de Montréal. L'expérience servira à orienter les Entretiens Jacques-Cartier de l'an 2000, qui seront organisés par l'Université de Montréal.

F.L.


Doctorat honoris causa à Claude Lévi-Strauss

Claude Lévi-Strauss
et le recteur Robert Lacroix

L'Université de Montréal remettait, le 9 décembre dernier à Paris, un doctorat honoris causa au célèbre anthropologue Claude Lévi-Strauss, qui a profondément marqué et transformé le champ de l'anthropologie.

On lui doit notamment d'avoir renouvelé l'étude des systèmes de parenté qu'il interprète non plus à travers la consanguinité mais en tant que système de communication entre les groupes. Ses travaux sur le mythe, analysé à partir d'une grille structurale, ont amené les ethnologues à percevoir cette activité de l'esprit comme un prolongement du langage. De plus, son étude comparée des sociétés a modifié radicalement la façon de percevoir les mentalités dites primitives et modernes.

Au cours de la cérémonie, le vice-recteur Patrick Robert a lu un texte préparé par les professeurs John Leavitt et Jean-Claude Muller du Département d'anthropologie dans lequel ces derniers expriment leur admiration pour l'illustre anthropologue.

"Claude Lévi-Strauss est l'anthropologue de ce demi-siècle qui a le plus marqué non seulement l'anthropologie, non seulement les sciences humaines, mais la pensée occidentale et même la pensée humaine. Peu importe nos orientations théoriques, les travaux de Claude Lévi-Strauss restent une pierre de touche dans nos propres recherches; ses premiers écrits, comme ses plus récents, sont d'une parfaite actualité. Grâce à lui, l'anthropologie francophone reste et restera un point de repère fondamental pour les sciences humaines du monde entier, quelle que soit leur langue d'expression."

Étant donné la vocation de l'Université de Montréal, "la plus grande université de langue française en Amérique, a rappelé le vice-recteur, et étant donné que son département d'anthropologie est l'un des plus importants départements francophones d'anthropologie au monde, il nous incombe d'offrir à cet anthropologue héros, comme Susan Sontag l'appela jadis, et ce héros de la science de langue française, un signe officiel de notre reconnaissance."

Claude Lévi-Strauss a pris sa "retraite" en 1982, mais n'a jamais cessé de mener des activités de recherche et conserve toujours son bureau au Laboratoire d'anthropologie sociale qu'il a fondé en 1959 au Collège de France.


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