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Commission des universités sur les programmes

Les sciences de la vie et la chimie:un secteur en pleine croissance

Le Québec occupe une position de leader dans ces domaines d'avenir.

Les sciences de la vie (biologie, biochimie, microbiologie, sciences biomédicales et les sciences de l'environnement) et la chimie sont parmi les premières disciplines à avoir fait leur entrée dans les universités québécoises après la guerre. Elles n'en continueront pas moins de se développer pour continuer de faire profiter la société québécoise des progrès de la science dans le domaine de la santé, des ressources naturelles, de l'agriculture et de l'alimentation.

Telle est la conclusion que tire la Commission des universités sur les programmes dans son sixième rapport. Pour elle, la qualité des programmes et des unités de ces six secteurs ne fait pas de doute. Toutefois, tout le potentiel québécois en sciences de la vie et en chimie se concrétisera seulement si les universités conservent les moyens de faire de l'enseignement et de la recherche dans ces domaines où elles sont partenaires de l'État et de l'entreprise dans plusieurs projets scientifiques et sociaux.

Secteurs dynamiques
L'avancement des connaissances et l'expertise des diplômés québécois dans ces matières contribuent directement à l'essor de notre société, à sa qualité de vie et à sa croissance au sein d'une nouvelle économie du savoir, observe la Commission. À cet égard, ajoute-t-elle, l'industrie pharmaceutique et celle des biotechnologies, fondées sur les sciences de la vie et la chimie, sont parmi les plus dynamiques et les plus prometteuses du siècle à venir.

La position présentement enviable du Québec, qui est un leader canadien dans ces domaines, est le résultat de la qualité de sa base scientifique universitaire et des alliances stratégiques qu'entretiennent les gouvernements fédéral, provincial et municipaux, l'entreprise privée et les universités. Ces dernières demeurent toutefois la source principale d'expertise scientifique et de main-d'oeuvre spécialisée de cette industrie d'avenir ainsi que des domaines de la santé, de l'alimentation et des ressources naturelles. Les programmes trouvent là toute leur pertinence, constate la Commission, puisqu'ils sont au centre du renouvellement de la main-d'oeuvre et qu'ils contribuent au développement d'une expertise fondée sur un savoir utile.

La Commission a dénombré 180 programmes et plus de 11000 étudiants inscrits en grande majorité à temps complet. La biologie, la chimie et la biochimie sont des disciplines de base enseignées au premier cycle dans la plupart des établissements universitaires. Un baccalauréat obtenu dans l'une de ces disciplines ouvre la voie aux spécialisations des cycles supérieurs dans des domaines comme les sciences biomédicales et les sciences de l'environnement, où les programmes sont offerts surtout aux deuxième et troisième cycles.

Une clientèle croissante
Les universités présentent un large éventail d'orientations complémentaires qui permettent de couvrir tout le champ du vivant et de la chimie physique et inorganique, écrivent les auteurs du rapport qui trouvent la diversité des approches pédagogiques impressionnante.

Toutes proportions gardées, l'augmentation de la clientèle dans ces secteurs a été plus marquée que celle de l'ensemble du système universitaire depuis 1992, moment où les populations étudiantes ont commencé pourtant à décroître au premier cycle québécois.

Les études à temps complet y prédominent à tous les cycles, dans une proportion nettement plus élevée que dans l'ensemble du système universitaire. Les taux de réussite au premier cycle se comparent avantageusement à ceux obtenus dans l'ensemble des autres disciplines.

Les femmes sont plus nombreuses à faire carrière dans les sciences de la vie qu'en physique, en informatique ou en génie. Cependant, les diplômés trouvent plus facilement un emploi après l'obtention d'un diplôme d'études supérieures.

La Commission invite les universités à intégrer à la formation scientifique des cours en entrepreneurship ou en éthique pour préparer les diplômés à répondre aux exigences de la nouvelle économie en quête de main-d'oeuvre scientifique hautement qualifiée, pour stimuler la valorisation des fruits de la recherche et pour éclaircir les enjeux éthiques soulevés par l'utilisation de plus en plus répandue de la génétique et de la biologie moléculaire.

La formation en sciences de la vie et en chimie est de qualité et reste à la pointe des nouvelles connaissances. La Commission a constaté que l'ensemble des 43 unités recensées sont actives en recherche. Le financement de la recherche est un des plus élevés du système universitaire québécois et les publications scientifiques dans ces domaines sont reconnues internationalement. Ces unités contribuent directement à la formation des futurs chercheurs dans leurs domaines mais aussi des professionnels de la santé et des futurs professeurs de sciences au secondaire.

Des réseaux étendus
L'ampleur et la diversité des collaborations nationales et internationales constituent un exemple de mise en réseau scientifique dans l'éducation supérieure québécoise, constate la Commission. La concertation interuniversitaire et le partage des ressources y prennent plusieurs formes, parfois moins visibles que les programmes communs ou ceux offerts en extension, mais qui concourent tout autant au maillage des établissements universitaires québécois, ajoute-t-on.

Les sciences de la vie et la chimie n'ont toutefois pas été épargnées par les récentes compressions budgétaires, qui ont obligé les universités à des réorganisations et à des réévaluations de programmes. Le déclin du financement public de la recherche et la décroissance de 7,4% du nombre de professeurs réguliers de 1992 à 1997 suscitent actuellement des craintes.

Afin de pourvoir les postes laissés vacants par les départs à la retraite, la Commission recommande aux unités d'établir des collaborations aux cycles supérieurs pour faciliter aux étudiants l'accès à l'expertise disponible dans l'ensemble des départements actifs aux cycles supérieurs. Elle suggère aussi que les critères d'habilitation à diriger des mémoires et des thèses soient explicités de même que les modalités de reconnaissance du travail de supervision effectué à l'extérieur de l'université d'attache des professeurs.

Gare au contingentement
La Commission estime que l'élaboration de nouveaux programmes aux cycles supérieurs doit tenir compte des complémentarités entre les universités. Elle considère aussi que les établissements doivent mettre à la disposition des étudiants des laboratoires, des équipements, des fournitures ainsi que le personnel professionnel et technique requis, et ce, dès le premier cycle. Enfin, elle déplore que les enseignements pratiques de laboratoire et de terrain soient menacés par les compressions budgétaires.

Quant au contingentement des admissions dans les programmes de sciences, qui s'annonce dans certaines universités, la Commission s'y oppose parce que cela pourrait éventuellement priver le Québec d'une main-d'oeuvre hautement qualifiée dans les domaines de pointe, main-d'oeuvre sans cesse réclamée par l'industrie du savoir.

Au cours de l'année à venir, la Commission doit faire le point sur les suites données aux recommandations du rapport. Rappelons que cette commission a pour mandat d'examiner la pertinence et la complémentarité des programmes de chacun des secteurs disciplinaires des universités québécoises et de recommander des voies de concertation qui garantissent la diversité et la qualité de la formation universitaire pour l'avenir.

Le rapport sur les programmes de biologie, de chimie, de biochimie, de microbiologie, de sciences biomédicales et de sciences de l'environnement peut être consulté à l'adresse web suivante: http://www.cup.qc.ca


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