La caisse du RRUM obtient un rendement exceptionnel

Elle se classe première dans la catégorie des caisses de retraite de 250 millions de dollars et plus.

Germain Bourgeois

Les membres du Régime de retraite à qui la tourmente des marchés boursiers donne des papillons dans l'estomac peuvent se rassurer. La caisse du Régime de retraite de l'Université de Montréal (RRUM) continue d'afficher une excellente santé financière, non seulement pour 1997, mais également pour les neuf premiers mois de 1998, a-t-on appris à l'assemblée annuelle tenue le 28 octobre.

Au 31 décembre 1997, la valeur marchande de la caisse du RRUM s'élevait à plus de 1,4 milliard de dollars, en hausse de 225,4 millions par rapport à l'exercice financier précédent. Cet accroissement de la valeur est due principalement au taux de rendement exceptionnel de 20% obtenu sur les placements, et ce, pour la deuxième année d'affilée.

Cette performance, dont n'est pas peu fier le directeur des placements Germain Bourgeois, classe notre régime au premier rang des caisses de retraite canadiennes dont l'actif dépasse les 250 millions de dollars.

Le rendement médian de la centaine de caisses qui figurent dans cette catégorie est de 15%. Or, une différence de rendement de 5% sur un actif de 1,5 milliard équivaut à 75 millions de dollars, a signalé le directeur des placements. Pendant la même période, la caisse de la Régie des rentes du Québec obtenait 13% de rendement.

M. Bourgeois, précisons-le, supervise les opérations des 11 gestionnaires de portefeuilles auxquels sont confiés les placements en actions et en obligations. Il voit notamment à ce qu'ils se conforment aux orientations et décisions prises par le Comité de placements.

Moins de cotisants, plus de retraités
Au cours de cette assemblée, M. Bourgeois a expliqué que l'objectif du Comité de placements n'était pas d'atteindre un rendement maximal mais plutôt un rendement optimal. "Il s'agit d'équilibrer le risque en fonction du rendement, a-t-il observé; ainsi, dans un marché haussier, nous essayons d'obtenir plus que les autres et, dans un marché baissier, de perdre moins que les autres."

M. Bourgeois a avoué se sentir dans la peau d'un professeur placé devant une classe d'élèves hyperactifs étant donné la fébrilité des marchés au cours des derniers mois. Malgré cette agitation et la récente baisse des marchés boursiers, il demeure optimiste. Les résultats préliminaires des trois derniers trimestres révèlent que le rendement de la caisse du RRUM serait de 3% par rapport à -1,5% pour la médiane des grandes caisses de retraite canadiennes.

Si le rendement de la caisse demeure positif, le nombre de participants actifs n'en continue pas moins de diminuer, a expliqué Éric Filteau, directeur du Régime de retraite à la Direction des ressources humaines (DRH). Les effets combinés des programmes de départ volontaire du personnel et des professeurs ont fait passer le nombre de participants actifs de 6200 en 1995 à 5150 au 31 décembre 1997. Pendant la même période, le nombre de retraités passait de 1288 à 1778. Le nombre de personnes ayant droit à une rente différée a aussi fortement augmenté. Cependant, étant donné la progression rapide de la valeur de l'actif, de 872 millions de dollars en 1994 à 1,438 million à la fin de 1997, la santé du Régime demeure excellente, et ce, malgré les modifications adoptées en décembre dernier par le Conseil de l'Université pour résorber une partie du surplus actuariel et dont les effets se feront sentir à compter de 1998.

Rachat d'années de service
Le président du Comité de retraite, Jacques Lucier, a rappelé les "échanges musclés" auxquels l'assemblée générale de 1996 avait donné lieu en rapport avec ces modifications, que le Conseil de l'Université devait adopter par la suite. Il s'est toutefois réjoui de ces modifications, qu'il juge très avantageuses tant pour les bénéficiaires présents et futurs que pour l'Université, qui traverse une impasse sur le plan financier.

On s'en souvient, parmi ces modifications, il y avait le report, pour trois ans, de la cotisation de l'Université, lequel a permis la création d'un fonds de relance.

Parmi les autres modifications, rappelons, notamment, l'indexation automatique des rentes à 75% de la hausse de l'indice des prix à la consommation, leur augmentation à ce qu'elles auraient été si elles avaient été indexées à 100% jusqu'en 1998, l'indexation ponctuelle à 100% jusqu'en 2001, la réduction de 50% de la coordination avec la Régie des rentes du Québec et la mise en place d'un programme de rachat des années de service passées.

C'est d'ailleurs ce programme de rachat d'années de service antérieures qui a suscité le plus d'interrogations de la part des participants à cette assemblée. La DRH compte pouvoir faire des offres aux personnes concernées au début de l'année 1999, a déclaré M. Filteau. "Mais il s'agit d'un travail de bénédictin parce qu'il faut remonter aux années soixante, donc à une époque où les dossiers n'étaient pas informatisés." Le traitement fiscal de ces rachats est également très complexe, a ajouté M. Filteau, qui a précisé que la DRH tiendrait des séances d'information sur le sujet en février ou en mars.

Françoise Lachance