L'avenir est au multimédia

Les habiletés en communication multimédia: un atout indispensable pour décrocher un emploi

Stéphanie Grandpré
et Max Giardina

Dans l'ensemble des pays industrialisés, de 60% à 70% des gens au travail manipulent de l'information sous une forme ou sous une autre. C'est dire l'importance de maîtriser des habiletés liées aux technologies de l'information pour s'assurer un emploi", déclare Max Giardina, professeur en technologie éducationnelle. Ce spécialiste du média interactif prenait la parole à une conférence sur les carrières en multimédia lors de la Semaine de l'orientation et de l'emploi.

Et les compétences attendues par les employeurs n'ont pas trait qu'au simple contrôle d'habiletés techniques, mais sont de plus en plus de nature abstraite: aptitude à la résolution de problèmes, à la planification stratégique, disposition à l'autoformation et à l'apprentissage à vie, habileté sociale à la collaboration, à l'échange et aux communications.

Le professeur du Département d'éducation et d'administration de l'éducation a également mentionné que, à défaut d'être déjà formé à l'utilisation des technologies de la communication, l'employé en coûtera de trois à quatre fois plus cher en temps et en argent à l'entreprise qui le formera "sur le tas".

Littéralement emballé par les perspectives qu'ouvre le multimédia, il a énuméré une liste impressionnante de postes disponibles dans les pays industrialisés pour qui possède des compétences dans le domaine: spécialiste de service en ligne, éditeur de documents numériques, travailleur mobile dans des équipes virtuelles, agent intelligent faisant la collecte de donnés sur commande, spécialiste d'enquêtes par réseau, créateur de contenu multimédia, expert en logiciels outils, concepteur graphique interactif, expert en réseaux locaux, concepteur de bases de données en ligne, analyste critique de l'information, etc.

"Ces postes sont là, ils vous attendent, et l'on manque même de main-d'oeuvre", a-t-il lancé avec conviction.

Ubi Soft
Les sceptiques qui auraient pu croire que Max Giardina péchait par excès d'optimisme ont été confondus par les propos de Stéphanie Grandpré, chargée de communication chez Ubi Soft. Lorsque la section montréalaise de cette multinationale du jeu vidéo a été fondée il y a 18 mois, les responsables visaient la création de 150 emplois. L'entreprise compte maintenant 320 employés à différents postes tous reliés à la production de jeux interactifs.

"C'est parce qu'il y a beaucoup de jeunes formés dans ces domaines, a mentionné Stéphanie Grandpré. Nos équipes sont multidisciplinaires et comprennent des chefs de projets ayant une formation en gestion, des modélisateurs et des animateurs 3D avec une formation artistique, des programmeurs de niveau universitaire, des concepteurs ayant la passion du jeu, des testeurs qui ont le sens de l'observation."

Ubi Soft compte de plus créer pas moins de 200 nouveaux postes d'ici 12 à 18 mois. On cherche entre autres des chefs de projets pour des jeux destinés spécifiquement aux filles. Le profil recherché: des gens flexibles, pouvant travailler en équipe et sous pression, capables de s'adapter rapidement aux situations changeantes, n'ayant pas peur de s'investir et de prendre des responsabilités.

Mais avis aux intéressés: Ubi Soft Montréal a déjà quelque 10 000 curriculums en banque! "Nous lisons quand même tout ce que nous recevons", a assuré Stéphanie Grandpré.

Daniel Baril