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Gilles Marcotte reçoit le prix Athanase-David

Et Roger Blais remporte le prix Armand-Frappier.

Gilles Marcotte

Gilles Marcotte, journaliste et professeur, a remporté le 6 décembre dernier le prix Athanase-David, la plus haute distinction accordée par le gouvernement du Québec dans le domaine des lettres.

De ses débuts dans le journalisme littéraire, fin des années 1940, jusqu'à aujourd'hui, Gilles Marcotte a été à la fois un témoin privilégié et un acteur marquant de l'institution littéraire québécoise. Comme chroniqueur, critique, romancier, nouvelliste, essayiste et professeur, il s'est distingué par une oeuvre remarquable et s'est imposé comme un grand interprète des littératures québécoise et française.

Gilles Marcotte est né en 1925, à Sherbrooke. Il a publié 17 livres et au moins 1500 articles. Chez lui, l'écriture, même la fiction, découle d'un dialogue intense avec d'autres oeuvres, d'autres auteurs. Sous l'écrivain Marcotte, il y a indiscutablement un grand lecteur.

De 1948 à 1955, Gilles Marcotte est critique littéraire au Devoir, tâche qu'il accomplit avec rigueur; par la suite, il continuera cette réflexion régulière, studieuse sur les oeuvres d'ici et d'ailleurs.

Il publie des articles littéraires étoffés dans les Écrits du Canada français, Liberté et Cité libre. De 1961 à 1966, il est critique littéraire à La Presse. Comme au Devoir, son passage sera marquant, ce qui fit dire à Gaston Miron qu'il était "l'inventeur des pages littéraires de nos deux grands journaux".

Son travail incessant sur les oeuvres d'ici lui a permis d'acquérir une connaissance incomparable de notre littérature. Grâce à celle-ci, il publie, au début des années 1960, un premier recueil d'études littéraires, Une littérature qui se fait, qui est doublement primé (prix France-Canada 1963 et Prix du Gouverneur général 1963). Cet ouvrage, réédité récemment, posait un des jalons cruciaux dans l'étude de la littérature québécoise.

Gilles Marcotte a 40 ans quand il devient professeur au Département d'études françaises de l'Université de Montréal. De son enseignement naissent plusieurs ouvrages reconnus, comme Le temps des poètes (sa thèse de doctorat publiée en 1969), Le roman à l'imparfait (1976) et l'Anthologie de la littérature québécoise (1978-1980) en quatre volumes, imposant ouvrage qu'il a dirigé. Il est aussi un des précurseurs de la sociocritique au Québec, approche par laquelle il a voulu mettre en relief le lieu d'où parle l'auteur. Les essais Littérature et circonstances (1989) et Écrire à Montréal (publié en octobre) s'inscrivent dans cette voie.

Durant près de 30 ans, Gilles Marcotte forme donc des générations de lettrés à qui il communique sa passion. Il est nommé professeur émérite de l'Université de Montréal en 1996.

La littérature québécoise doit en grande partie à Gilles Marcotte sa reconnaissance internationale, alors qu'il a donné des cours et des conférences à l'étranger, en France, aux États-Unis, au Brésil, en Belgique, en Italie et en Angleterre.

Gilles Marcotte a écrit pour tous les publics, ce qui lui a permis de passer heureusement de l'essai littéraire à la fiction. Son premier roman, Le poids de Dieu, publié à Paris en 1962, est une réflexion sur le sens de la foi dans le monde moderne. Cet aspect grave de l'oeuvre est contrebalancé par un récit, Un voyage (1973), un recueil de nouvelles, La vie réelle (1989), et un roman, Une mission difficile (1997), qui révèlent un maître de l'ironie, sensible aux multiples drames et cocasseries de la vie quotidienne.

Maintenant à la retraite, Gilles Marcotte poursuit son travail de critique et d'écrivain, notamment dans L'Actualité (depuis 1983) et dans Liberté, où il traite de musique et de cinéma.

Le prix Athanase-David, qui couronne une carrière littéraire, est une des nombreuses récompenses que décerne chaque année le gouvernement du Québec. Elles sont accompagnées d'une bourse de 30 000$, d'une médaille et d'un parchemin.

Ajoutons que le géologue Roger Blais, qui fut le premier directeur de la recherche à l'École Polytechnique, a remporté le prix Armand-Frappier. M. Blais y a fondé plusieurs centres de recherche et établi le Centre de développement technologique, qui est rapidement devenu un modèle en son genre au Canada. C'est sous son leadership que la recherche a vraiment pris son essor à l'École Polytechnique.

Ces prix ont été remis le 6 décembre au cours d'un gala télédiffusé sur les ondes de Télé-Québec.


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