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Une communauté d'esprit

Le débat des candidats n'a fait ni victime ni gagnant.

Les trois candidats qui ont accepté de braver la communauté universitaire: Patrick Molinari, Louis Maheu et Mireille Mathieu reçoivent les instructions du modérateur Jean Trépanier.

S'ils devaient ne s'en remettre qu'au débat de mardi dernier pour recommander un candidat au poste de recteur, les membres du Comité de consultation en seraient quittes pour un tirage au sort. Les trois candidats présents, Mireille Mathieu, Patrick Molinari et Louis Maheu, ont en effet présenté une vision très similaire de l'université et aucun ne s'est vraiment démarqué par ses positions.

Après avoir exposé leur vision des défis à relever, présentée la veille dans Forum, les candidats ont eu à répondre aux questions très précises et souvent embarrassantes du Comité de consultation. Très prudents tout le long du débat, Patrick Molinari, Mireille Mathieu et Louis Maheu se sont montrés d'accord pour dire qu'il n'appartient pas au recteur de réclamer un dégel des droits de scolarité; que l'Université de Montréal doit maintenir son riche éventail de cours de premier cycle tout en poursuivant ses investissements aux cycles supérieurs et dans la recherche; que les chargés de cours jouent un rôle "nécessaire", "essentiel", "unique" pour mener à bien les projets pédagogiques; qu'il faut faire plus de place à la participation des employés d'entretien; et qu'il n'appartient pas à la direction de l'Université de décider du surplus du fonds de retraite.

 

La défense de l'université

Dans d'autres domaines, comme la revalorisation de l'image de l'université dans la société, Mireille Mathieu a fait valoir la nécessité de participer aux grands débats de société sans nécessairement attendre d'y être invité et d'adopter un "plan de communication costaud" pour faire connaître le rôle social de l'institution. Patrick Molinari a pour sa part souligné la nécessité préalable de la plus grande cohésion possible à l'interne alors que Louis Maheu est d'avis que la CREPUQ pourrait faire sa part dans la défense de l'université.

Pour soutenir les professeurs qui n'ont pas la tâche facile par les temps qui courent, Patrick Molinari voudrait poursuivre la restructuration en simplifiant les processus administratifs; Mireille Mathieu voudrait augmenter le recours aux auxiliaires d'enseignement et en faire l'objectif d'une campagne de financement; et Louis Maheu voudrait étendre le recours aux NTIC.

Quant à l'épineuse question de la commandite et du partenariat industriel, les trois aspirants recteurs ne voient pas de contradiction en soi avec les objectifs de la recherche universitaire. Pour Louis Maheu, les alliances doivent être conclues sur "notre terrain", c'est-à-dire dans le contexte de la formation de la relève. Patrick Molinari invite à une "relecture" des politiques de probité intellectuelle et de conflit d'intérêts tout en soulignant qu'il est possible d'infléchir les politiques des organismes subventionnaires. Mireille Mathieu mise sur le développement des centres de transfert, où l'initiative appartient aux universités.

Le débat a somme toute permis de voir les trois candidats à l'oeuvre et d'apprécier leur qualité de leader: un Louis Maheu très articulé, une Mireille Mathieu très près de ses dossiers, un Patrick Molinari qui n'a pas froid aux yeux, ces trois qualités étant interchangeables.

Les deux autres candidats figurant sur la liste du Comité de consultation, Jacques Girard et Robert Lacroix, ont fait savoir que leurs obligations professionnelles les empêchaient de participer à ce débat tout en signalant qu'ils seraient heureux de rencontrer le Comité sur invitation.

Le président du syndicat des professeurs, André Tremblay, a déploré leur absence. "Nous savons maintenant beaucoup de choses sur ceux qui ont accepté les risques de ce débat, mais rien sur les deux autres." Le SGPUM doit procéder à un référendum auprès de ses membres afin de préparer un mémoire à remettre au Comité de consultation.

 

Longueur et satisfaction

Plusieurs des quelque 300 personnes qui ont assisté au débat exprimaient à la sortie la nécessité de roder la formule. Le Comité avait préparé sept questions pour les trois candidats, ce qui faisait 21 réponses. Dès que la parole a été donnée à la salle, 14 personnes se sont mises en ligne aux micros. Seulement la moitié ont pu poser leur question et la rencontre a duré près de trois heures.

Le président du Comité, Pierre-Paul Côté, s'est pour sa part dit très heureux et très satisfait du déroulement de cette première, une expérience qu'il n'hésiterait pas à répéter. Il reconnaît toutefois qu'un tel débat pose des problèmes pour la participation de candidats extérieurs à l'Université.

L'ouverture du débat a été marquée par une manifestation du Comité de mobilisation interdépartementale de l'U de M. Il s'agit d'un groupe dissident de la FAECUM qui se réclame de l'anarchosyndicalisme. Une douzaine de ses membres, éparpillés dans la salle, se sont relayés pour lire une déclaration acide à l'endroit des candidats "restructure-recteurs" et ont aussitôt quitté la salle.

Daniel Baril


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