Oui à l'assurance médicale et au sport universitaire

30% des étudiants participent au référendum organisé par la FAECUM.

Louis-Mathieu Loiselle

La Fédération des associations étudiantes du campus de l'Université de Montréal (FAECUM) a tenu, du 6 au 17 octobre, une vaste consultation afin de connaître l'opinion des étudiants sur cinq grandes questions: l'adhésion à une assurance médicale, la qualité du français à l'U de M, le financement du sport universitaire, la question nationale et le financement de la radio étudiante.

Quelque 7454 étudiants ont participé à ce référendum, ce qui représente un taux de 30,5%. "Notre objectif de 30% de participation a été atteint", déclarait Louis-Mathieu Loiselle, attaché à la direction de la FAECUM. En 1994, une consultation similaire, portant notamment sur la qualité de l'enseignement et tenue sur tous les campus où la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) est présente, avait atteint un taux de participation de 22%.

Cette année, la FAECUM y a investi un budget de près de 20 000$ et a mobilisé 600 bénévoles. Différents groupes ont également fait campagne sur des points les intéressant directement, ce qui n'est sûrement pas étranger à la hausse de la participation.

Sport universitaire

Ainsi, les étudiants du Département d'éducation physique et les membres des équipes des Carabins ont fait campagne en faveur de la question concernant le financement du sport universitaire. La FAECUM voulait savoir si l'ensemble des étudiants était prêt à ce qu'un budget allant jusqu'à 100 000$ (en argent et en services), pris à même le budget du Service des sports des Services aux étudiants, serve à financer le programme de sport d'excellence.

Soixante pour cent des étudiants ont accepté la proposition. La somme concernée ne représente que 1% du budget total des Services aux étudiants et, selon un feuillet distribué par les partisans du Oui, le budget actuellement consenti au sport d'excellence à l'U de M est six fois moins élevé que le budget moyen de l'ensemble des universités québécoises.

Les 250 étudiants bénévoles de la radio étudiante (CISM 89,3 FM) ont eu moins de chance. La proposition visant à faire passer la cotisation volontaire de 2$ à 2,89$ par trimestre - cotisation déjà incluse dans les droits de scolarité avec une option de retrait - a été rejetée par une mince majorité de 52,8%. CISM, qui serait la plus grande radio universitaire francophone au monde avec ses 10 000 watts, fait face à des difficultés financières qui menacent sa survie.

Assurance médicale

La Fédération voulait également sonder le désir des étudiants d'adhérer à un régime d'assurance médicale et dentaire collective comme il en existe déjà à McGill et à Concordia. Un peu plus de 68% des étudiants ont dit vouloir être couverts par un tel régime.

À la sous-question offrant deux possibilités de retrait - lorsque l'étudiant est déjà couvert par un autre régime ou sur simple demande -, les étudiants ont choisi la seconde option à 74% même si le retrait volontaire ferait passer le coût annuel du régime de 126$ à 139$. Selon Louis-Mathieu Loiselle, ce deuxième tarif est encore inférieur à ce que paient les étudiants de McGill.

Question nationale

L'option souverainiste de la FAECUM, déjà appuyée par un référendum en 1994, a également fait l'objet de deux questions lors de cette consultation. Les leaders étudiants voulaient réactualiser ce mandat en vérifiant de nouveau quelle option, entre la souveraineté et le fédéralisme, remportait la faveur de la base et si les étudiants acceptaient que leur fédération fasse la promotion de l'option majoritaire.

Comme on pouvait s'y attendre, la souveraineté a remporté la victoire avec 62,5% des votes contre 37,5% pour le fédéralisme. Des huit questions posées, il s'agit toutefois de celle où le taux d'annulation ou d'abstention a été le plus élevé, soit 7%.

Les étudiants sont par contre plus partagés quant à savoir si la FAECUM doit faire la promotion de cette orientation politique; 55% sont en faveur de cette promotion alors que 45% s'y opposent.

En 1994, les deux mêmes questions avaient donné un appui de 64% à la souveraineté alors que 62% acceptaient que la FAECUM fasse campagne en ce sens.

Deux regroupements ont fait campagne sur cette double question. Le Mouvement des étudiants souverainistes de l'U de M (MESUM), recevant un faible financement de 1000$ par année de la FAECUM, a évidemment milité pour le Oui. Un autre regroupement ponctuel, que certains associent aux Jeunes libéraux mais qui comprend aussi des souverainistes, s'opposait à ce que la FAECUM fasse campagne pour l'une ou l'autre des options constitutionnelles. La Fédération justifie son engagement dans cette galère par le fait que les associations universitaires sont reconnues comme représentantes des étudiants auprès du gouvernement.

Quant à la question de la valorisation du français à l'Université de Montréal, les résultats sont hors de toute ambiguïté: 86,5% des étudiants considèrent que la qualité du français devrait être améliorée tant dans l'enseignement que dans le fonctionnement de l'Université.

"C'est une réponse très claire aux professeurs qui soutiennent qu'il n'y a pas de problème", a déclaré M. Loiselle. Les étudiants ont même mandaté à 80% leur fédération afin qu'elle mette en oeuvre des mesures - non précisées - favorisant l'amélioration de la qualité du français sur le campus.

Même s'ils reconnaissent que l'emploi d'une autre langue peut être nécessaire pour assurer le caractère international de l'Université de Montréal, les étudiants considèrent, selon le préambule de ces deux questions, qu'ils sont confrontés à "une tout autre réalité" que celle de "la plus grande université francophone en Amérique du Nord".

Daniel Baril