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Pas de piste cyclable avant 1999

Le corridor Université-de-Montréal était prévu pour 1997.

Sur les différents râteliers du campus, 718 vélos peuvent être cadenassés d'une façon sécuritaire. Et il y a 35 000 étudiants...

Conséquence des compressions budgétaires qui ont touché le service Circulation et transport de la Ville de Montréal, les phases 2 et 3 des projets d'aménagement de pistes cyclables ont été repoussées à une date indéterminée. Des cinq millions qui étaient d'abord prévus afin de moderniser, d'entretenir et de prolonger le réseau actuel, seulement un million a été dépensé en 1996.

Le tronçon de 3,7 km entre la piste de la rue Rachel et le campus de l'Université de Montréal, qui devait être terminé pour l'automne 1997 (comme l'annonçait Forum l'an dernier), est donc victime de la morosité économique. "L'administration n'a pas officiellement abandonné le projet, mais les budgets de 1997 et 1998 n'ont pas été alloués", signale l'urbaniste Benoît Lacroix. "Prêté" au service Circulation et transport pendant un an et demi afin de piloter ce dossier, M. Lacroix a retrouvé sa place au sein du Service d'urbanisme et ses anciennes fonctions sont maintenant remplies par un autre employé.

À son avis, il faut compter au moins deux ans avant qu'un premier vélo circule sur un nouveau tronçon, et comme aucun travail n'a été fait pour dessiner les plans et devis et obtenir les autorisations nécessaires, ce n'est pas l'an prochain que les cyclistes emprunteront le nouveau corridor.

"La piste ne sera certainement pas terminée en 1998. Dans le meilleur des cas, elle pourrait l'être en 1999", confirme le chef de la division Ingénierie, circulation et éclairage, Jacques Gagnon. Tout en admettant que la pratique du vélo est à la hausse à Montréal et que les universités et cégeps doivent être reliés à l'ensemble du réseau, M. Gagnon rappelle que les conditions économiques imposent des choix. "Quand on doit absolument effectuer des compressions budgétaires, il est clair qu'on met la priorité sur l'entretien des feux de circulation plutôt que sur les pistes cyclables", dit-il.

Le "corridor Université-de-Montréal", s'il voit le jour avant l'an 2000, permettra d'atteindre le campus à partir de la rue Rachel via l'avenue du Mont-Royal et le boulevard Édouard-Montpetit. Un segment ira au-delà du boulevard Décarie, où une piste nord-sud le reliera à celle du boulevard de Maisonneuve.

Des râteliers pour 718 vélos

Quelque 500 000 personnes empruntent annuellement la piste cyclable nord-sud le long de l'avenue Christophe-Colomb et de la rue Boyer, et environ 250 000 la piste est-ouest longeant la rue Rachel. De telles statistiques n'existent pas pour l'Université de Montréal, où il est impossible d'évaluer le nombre d'étudiants, de professeurs et de membres du personnel qui enfourchent leur bicyclette en direction du campus. Mais il semble que les râteliers à vélos ne répondent pas à la demande.

"Nous estimons que la Direction des immeubles devrait augmenter, sinon doubler les places de stationnement pour vélos", confie Laurent Lamerre, superviseur de jour à la division Sécurité. Il rapporte que des vélos sont parfois attachés de manière imprudente ou gênante pour les piétons. D'ailleurs, les agents de sécurité donnent des billets d'infraction (actuellement sans amende) pour tout vélo attaché ailleurs que sur les râteliers prévus à cette fin.

"Il manque d'endroits pour attacher les bicyclettes", reconnaît Russell Adams, directeur de la Direction des immeubles. Occasionnellement, des râteliers sont ajoutés à proximité des pavillons, mais cela demeure en deçà des besoins. Actuellement, précise M. Adams, on trouve des râteliers dans 90 endroits sur le campus (excluant les écoles affiliées) et un total de 718 vélos peuvent y être attachés de façon sécuritaire.

Pour une communauté qui compte quelque 35 000 étudiants, ce nombre paraît dérisoire. Mais l'Université de Montréal aussi connaît des compressions budgétaires.

Attention aux vols de vélos

"Contrairement aux automobilistes qui disposent de stationnements surveillés, les cyclistes reçoivent peu d'attention", déplore Anne Bourlioux, professeure adjointe au Département de mathématiques et de statistique. Au printemps dernier, elle écrivait à Forum pour rapporter le vol de son vélo dans le stationnement qui fait face à la station de métro Université-de-Montréal. Elle avait pourtant attaché sa bicyclette avec un cadenas en U de bonne qualité.

Selon M. Lamerre, le nombre de vols de vélos a diminué depuis quelques années à la suite de la mise au jour d'un réseau de voleurs actif sur le campus. Ce sont d'ailleurs des agents de l'Université de Montréal qui ont pris les suspects en flagrant délit. Les membres de ce réseau ont depuis fait l'objet d'une enquête par le Service de police de la Communauté urbaine de Montréal. "Mais les risques d'être victime d'un vol demeurent présents", reconnaît le surintendant.

Pour diminuer ces risques, M. Lamerre conseille de se munir d'un bon cadenas en U et d'orienter la serrure vers le bas. De cette façon, il est malaisé pour le voleur de verser un acide qui détruit le mécanisme de la serrure. En outre, comme les voleurs sont souvent à pied, l'usager peut dégonfler ses pneus (qu'il regonfle avec sa pompe portative) ou retirer la selle ou une roue. Un vélo de qualité médiocre est également beaucoup moins tentant pour un voleur qu'un Marinoni de l'année.

Quoi qu'il en soit, il faut toujours rapporter les vols de vélos sur le campus (Sécurité: 7771), car cela permet de tenir à jour les données sur la situation et éventuellement de prévenir d'autres vols. "Rapporter les vols, c'est se protéger et surtout protéger les autres", signale le surintendant Lamerre.

Mathieu-Robert Sauvé


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