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Pourquoi apprendre le portugais?

L'Université de Montréal serait une pionnière et attirerait des étudiants de tous les horizons si elle donnait son aval à la création d'un programme de mineur en études luso-afro-brésiliennes.

Selon Alix de Carvalho, professeure invitée et responsable de la Section d'études portugaises et brésiliennes, intégrée au Département de littératures et de langues modernes, la situation actuelle ne tient pas compte du fait que le portugais est la troisième langue du monde occidental, devançant le... français.

«L'Université ne semble pas se rendre compte de la place qu'occupe le portugais dans le monde occidental, dit Mme de Carvalho, qui occupe un poste de lectorat financé par le gouvernement du Portugal. Pourtant, elle gagnerait à offrir ce programme. Le portugais est une langue d'avenir et sa littérature est très riche. En créant un mineur, on pourrait par la suite offrir un certificat en traduction dont le portugais serait une des langues.»

C'est d'abord pour sensibiliser la communauté universitaire à cette question qu'un colloque intitulé «Pourquoi apprendre le portugais aujourd'hui» a été tenu le 2 novembre à l'Université. Les conférenciers, dont la secrétaire d'État à l'Éducation et à l'Innovation du Portugal, se sont entre autres penchés sur la façon de trouver des moyens pour développer et rendre plus visibles l'enseigne-ment et l'apprentissage du portugais et des littératures s'y rattachant. Ils ont aussi discuté de la promotion de cette langue dans «le contexte de la globalisation de l'économie et de l'industrie de l'information».

Actuellement, les cours de langue et de culture portugaises sont assez nombreux pour bâtir un programme de mineur. On compte entre autres quatre cours de langue de différents niveaux, avec orientations portugaise et brésilienne, un de culture portugaise, un autre de civilisation brésilienne et deux d'expression littéraire couvrant plusieurs siècles.

Sans un cadre distinct, ces ressources ne peuvent cependant se développer et répondre aux besoins exprimés dans la société québécoise, ajoute Mme de Carvalho. Un exemple: la professeure est souvent sollicitée pour traduire des contes portugais en français. Même constat avec des flopées de documents officiels.

L'idée de créer un tel programme remonte à quelques années. Le projet a pris de l'ampleur à la suite de la tenue d'un colloque, «Le portugais, langue internationale», en juin 1993 à l'Université de Montréal. Mme de Carvalho en était l'un des organisateurs.

Dans la foulée de cet événement, le Portugal a fait don à l'Université de quelque 300 ouvrages en sciences humaines et physiques formant la Bibliothèque des découvertes. Ces volumes, en dépôt à la Bibliothèque des lettres et des sciences humaines, seraient beaucoup mieux utilisés si un vrai programme était mis en place, dit Mme de Carvalho. «Il y a plusieurs bibliothèques du Portugal qui souhaiteraient posséder cette collection.»

Un mineur en études portugaises ne serait pas uniquement populaire dans cette communauté, qui compte entre 60 000 et 70 000 membres dans la métropole, constate la professeure. Bien sûr, plusieurs jeunes des niveaux primaire et secondaire apprenant la langue maternelle dans les écoles communautaires (ou écoles du samedi) pourraient approfondir leurs connaissances.

Mais ce programme représenterait également un atout pour toutes les personnes, quelle que soit leur origine, ayant besoin de connaître la langue et la culture portugaises pour des raisons d'ordre professionnel, commercial, de recherche ou de santé.

Outre le Portugal et le Brésil, un géant de 100 millions d'habitants, les pays de langue portugaise sont l'Angola, le cap Vert (le pays de Cesaria Evora), la Guinée-Bissau, le Mozambique et Saint-Thomé et Prince.

André Duchesne


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