[page U de M][Accueil Forum][En bref][Calendrier][Vient de paraitre][Etudiants]

Opinions


Science, pseudoscience et psychanalyse

Réplique à M. Scarfone

Cher M. Scarfone,
À la suite de la lecture de votre lettre ouverte à Serge Larivée, parue dans Forum le 23 septembre, il m'est apparu crucial de faire quelques commentaires ayant trait tant à la démarche que vous avez privilégiée qu'à la logique de vos propos.

Tout d'abord, il me semble que toute critique scientifique sérieuse nécessite une connaissance suffisante des propos que l'on cherche à réfuter. Au lieu de vous fier à la véracité des propos rapportés dans Forum, pourquoi ne pas aller directement à la source? La Revue canadienne de psycho-éducation est disponible à la bibliothèque EPC, au troisième étage de votre pavillon!

Si l'article avait été lu, ce qui n'est évidemment pas le cas, une bonne partie de vos propos ne tiendraient pas. Ainsi, M. Larivée cite Van Gijseghem, un psychanalyste, ainsi qu'une bonne vingtaine d'auteurs dont les travaux démontrent de manière convaincante que les théories psychanalytiques sont érigées en dogme.

Pour ce qui est des énoncés falsifiables, bien que quelques-uns existent, vous n'êtes pas sans savoir que les résultats des recherches sur leur falsifiabilité infirment les théories psychanalytiques (cf. Grünbaum, 1984, 1993).

Lorsque l'auteur dit qu' «il faut fonder l'intervention sur des données empiriques dont la valeur scientifique a été éprouvée», il n'implique aucunement Popper. Si vous aviez pris connaissance de l'article, vous auriez su que l'auteur faisait référence au code de déontologie des psychoéducateurs, psychologues, conseillers d'orientation et travailleurs sociaux.

Les intervenants psychosociaux se sont dotés de codes de déontologie qu'ils se doivent de respecter, ne vous en déplaise. Comme le dit M. Larivée: «Exiger que les interventions découlent de théories et de programmes dont la valeur scientifique est éprouvée et ne pas prétendre à l'efficacité d'une approche lorsqu'aucune étude évaluative n'a été effectuée pour en vérifier la validité, voilà, il me semble, un minimum d'éthique à respecter...»

Comme vous le dites si bien dans votre lettre: «Pourquoi ne pas commencer par le respect des règles élémentaires de la critique scientifique, et en particulier par une connaissance réelle de ce que vous prétendez critiquer?»

Je vous enjoins donc, vous et vos cosignataires, de montrer à l'avenir un peu plus de sérieux et... d'éthique.

Marc Poirier,
étudiant au doctorat en psychologie


[page U de M][Accueil Forum][En bref][Calendrier][Vient de paraitre][Etudiants]